Bernard Destremau

Bernard DESTREMAU

(né le 11 février 1917 à Paris, décédé le 6 juin 2002)

C.    

Élu, le 28 novembre 1995, dans la section générale,
au fauteuil laissé vacant par le décès de Pierre-Olivier Lapie

Fauteuil n°4

 


En quelques mots     Carrière     Œuvres     Travaux Académiques


 

 

En quelques mots

 

Le sens que j’ai souhaité donner à ma vie m’est venu tardivement. Né dans une famille de soldats et de marins où la culture des arts et lettres était de bon ton je n’avais pas de vocation affirmée. Dans les années 30 le service des armes perdait de son attrait.

Mon père officier général de 1918 ne m’encouragea pas à le rejoindre. C’est alors que le sport me passionna. Quelques dons, beaucoup de balles tapées contre le fronton de mon école m’amenèrent à la première place du tennis français à 19 ans.

Simultanément les exigences paternelles pour équilibrer cette notoriété par des études convenables me donnèrent le goût de la diversité des efforts. Penché sur des livres je songeais au match du lendemain. Au milieu d’une rencontre internationale je m’interrogeais sur un examen de droit public. Passer d’une activité à l’autre, réussir dans différents domaines devint une obsession, une manie. Succès sportifs, diplômes obtenus malgré tout, cela ne me suffisait plus. Il me fallait aussi quelque réussite sous l’uniforme, famille oblige, prendre une revanche contre l’envahisseur qui nous humilia.

Les combats terminés, et vite oubliés, je voulus, touche-à-tout impénitent, prouver que diplomatie et politique rentraient dans mes cordes. Et plus tard, l’écriture. Dans une soixantaine de pays visités, j’avais rencontré beaucoup d’être issus des milieux les plus diverses. Au-delà de mes agitations souvent stériles « carpe diem » il m’incombait de laisser des reflets d’expériences en tout genre. Dans mes ouvrages on retrouvera le souci constant dont j’étais habité de la variété des missions reçues, des tâches choisies, des idées avancées. Sur la toile de fond de l’indépendance de l’homme. « Elle a son charme, elle est parfois coûteuse ». Un avis de sportif me guida également. La partie n’est jamais gagnée tant que la dernière balle n’est pas jouée. Elle n’est pas perdue, non plus. Ou encore le conseil de Talleyrand « il y a 3 sortes de savoir : le savoir tout court, le savoir-vivre et le savoir-faire. Les deux derniers dispensant assez bien du premier »

(Bernard Destremau)

 

 

Carrière

 

Diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales et de l’Ecole libre des sciences politiques, docteur ès lettres, Bernard Destremau s’est d’abord illustré dans le sport comme membre de l’équipe française de Coupe Davis (1936-1953). Il a été classé six fois premier joueur français.

Pendant la guerre, il s’engage aux côtés de la France libre, où il est officier de chars dans la 1ère division blindée.

La guerre terminée, il intègre le ministère des Affaires étrangères (1945-1949), puis est nommé à l’ambassade de France à Bruxelles (1949-1952). Chef de cabinet du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères (1954), il est attaché ensuite à l’ambassade de France au Caire (1955-1956) puis à l’Organisation des Nations Unies (1956-1957).

Bernard Destremau fait alors une carrière diplomatique exemplaire : conseiller d’ambassade en Afrique du Sud (1959-1962), en mission à l’administration centrale auprès du secrétaire général (1962-1964), premier conseiller d’ambassade à Bruxelles (1964-1967), représentant de la France à l’Assemblée du Conseil de l’Europe et de l’Union de l’Europe occidentale (1968-1974), président de la commission de défense et des armements de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), membre de la délégation française à l’ONU, ministre plénipotentiaire. Il termine sa carrière diplomatique comme ambassadeur en Argentine (1978-1981).

Bernard Destremau a, entre-temps, exercé de nombreuses responsabilités politiques. Député des Yvelines (1967-1978), il a été membre des commissions des affaires étrangères, des affaires culturelles, familiales et sociales, des finances, mais également rapporteur pour avis et rapporteur spécial de différents budgets (coopération, affaires étrangères, jeunesse et sport). Vice-président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (1973-1974), il a été secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères de 1974 à 1976.

 

 

 

Œuvres

  • 1955 – Tout le tennis
  • 1984 – À chacun sa guerre.
  • 1986 – Le Cinquième Set.
  • 1989 – Weygand.
  • 1994 – Quai d’Orsay, derrière la façade.
  • 1999 – Jean de Lattre de Tassigny

 

 

Travaux académiques

 

Notice
  • Notice sur la vie et les travaux de Pierre-Olivier Lapie, séance du 15 octobre 1996.

 

Séances ordinaires
  • « Le sport et l’argent dans les prochaines années », séance du 8 novembre 1999
  • « Les enjeux » dans La francophonie. Etat des lieux, Revue des sciences morales et politiques, hors-série, 1998.