Écologisme, pourquoi les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances ? »

Séance ordinaire du 3 décembre 2018

par Jean de Kervasdoué, essayiste


Introduction par M. François d’Orcival,
Président de l’Académie des sciences morales et politiques

Communication de M. Jean de Kervasdoué,
essayiste


Introduction par M. François d’Orcival,
Président de l’Académie des sciences morales et politiques

Cher Monsieur et cher ami,

La crise politique, sociale et même intellectuelle que nous traversons n’avait pas atteint son intensité actuelle quand vous avez bien voulu accepter notre invitation. Le monde des croyances n’a jamais paru aussi éloigné de celui des faits ; la « fin du monde » a-t-elle jamais autant servi d’argument politique ?

Vous n’avez cessé de vous exprimer sur cette question au travers d’essais remarqués. Ce fut d’abord, en 2007, Les prêcheurs de l’apocalypse. Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires. Suivirent, en 2011, La peur est au-dessus de nos moyens. Pour en finir avec le principe de précaution, puis Ils ont perdu la raison : diesel, nucléaire, pesticides, santé, OGM, énergie, science. Pourquoi les gouvernants prennent les mauvaises décisions, en 2015.

En 2016, enfin, vous avez publié Ils croient que la nature est bonne. Écologie, agriculture, alimentation : pour arrêter de dire n’importe quoi et de croire n’importe qui.

Cela dit, vous n’êtes pas un inconnu pour notre Académie, qui vous a déjà reçu, il y a déjà cinq ans, dans sa séance du 22 avril 2013, sous la présidence de notre confrère Bertrand Collomb. Votre communication s’intitulait : « Système de santé : que pouvons-nous apprendre des autres pays ? ». Elle faisait écho au thème de recherche qui a occupé l’essentiel de votre carrière : l’économie de la santé, depuis une thèse soutenue en 1973 à l’université de Cornell sur l’introduction des innovations dans les hôpitaux américains. Vous avez ensuite exercé d’importantes responsabilités au sein de notre système de santé, à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, puis au ministère de la Santé, où la confiance de Pierre Mauroy vous fait appeler en 1981 aux fonctions de directeur des Hôpitaux, que vous conservez jusqu’à l’alternance de 1986.

Après un passage dans le privé, vous êtes élu en 1997 à la chaire d’économie et de gestion des services de santé du Conservatoire national des arts et métiers, dont vous êtes désormais professeur émérite. On vous doit, à ce titre, de multiples contributions sur l’état de santé des Français et l’avenir de nos structures de soins – et en particulier La coûteuse inégalité des soins : soigner mieux, soigner moins cher, écrit en collaboration avec Roland Cash (Economica), publiée cette année.

Mais votre communication de ce jour est la première d’une série de trois par lesquelles nous allons conclure notre programme sur l’opinion publique, et qui ont en commun de pointer le retour en force de certaines formes d’irrationalité au cœur de nos sociétés.

Le sujet intéresse depuis longtemps notre Académie. Ainsi elle a rendu public un important avis le 26 mars 2012 sur l’avenir de l’énergie nucléaire, qui suivait un entretien académique organisé en 2011 par Jean Baechler sur la « disqualification des experts ». Il est aussi au cœur de la mission de l’Académie des technologies, dont vous êtes membre.

Votre constat est accablant et vous allez y revenir, mais j’ai plaisir à vous citer quand vous mettez en cause « une bouillie de faux concepts, de grands sentiments et d’intérêts camouflés[1] » qui fait fi des vérités les mieux établies et tronque les faits pour mieux imposer sa vision du monde tout à la fois malthusienne, anticapitaliste et libertaire…

Le débat est-il encore possible ? Drapé dans son manichéisme, l’écologisme ou écologie politique – que vous distinguez d’une authentique écologie – ne semble guère accessible à la contradiction. « Si les écologues cherchent, les écologistes ont déjà trouvé[2] », écrivez vous. Comment cette mentalité est-elle parvenue à étendre son hégémonie dans nos sociétés ? Pourquoi les faits sont-ils si impuissants contre de telles croyances ?

Cher ami, vous avez la parole.

[1] Jean de Kervasdoué, Ils croient que la nature est bonne. Écologie, agriculture, alimentation : pour arrêter de dire n’importe quoi et de croire n’importe qui, Paris, Robert Laffont, 2016.

[2] Ibid.

Communication de M. Jean de Kervasdoué,
essayiste

« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir, et une avalanche de malheurs ou de maladies dans une famille ne la fera pas douter de la bonté de son Dieu ou du talent de son médecin. »

(Du côté de chez Swann, p.179, Folio n°821)

Proust évoque ici l’enracinement des croyances religieuses et celles que l’on peut avoir, quoiqu’il arrive, en son médecin. Toutefois, si l’on sort du domaine de la religion et des limites de toutes thérapeutiques, fussent-elles contemporaines, on pourrait penser qu’il en irait autrement du domaine de la science où il est possible d’infirmer certaines hypothèses et donc de les distinguer de celles qui ne portent ni à la confirmation, ni à la réfutation. Pourtant abondent, dans ce domaine aussi, des « cathédrales construites sur des toiles d’araignées », pour reprendre l’image de Joseph de Maistre.

Cet après-midi, je me limiterai à ce seul type de croyances, celles pour lesquelles il pourrait être montré soit par la simple logique, soit par des résultats empiriques qu’elles n’ont aucune raison objective de se propager.

Pourtant, alors qu’il y a un quart de siècles à peine, on estimait que la science permettait de vaincre les maladies et de nourrir l’humanité, on craint aujourd’hui d’être empoisonné par les médicaments et les produits agricoles. On prône un retour à la nature. La science est en procès. A l’instar de Jules Verne dont les premiers personnages étaient des bienfaiteurs de l’humanité et les derniers des fous paranoïaques, l’opinion publique a basculé même si, en France, depuis 1945, l’espérance de vie à la naissance s’est accrue de 21 années et la productivité de l’agriculture a été multipliée par trois. Dans le monde, depuis le début de ce siècle, l’espérance de vie à la naissance gagne 4 mois chaque année. Il n’y jamais eu aussi peu de mal nourris. Depuis 1990 le nombre d’enfants qui meurent avant l’âge de 5 ans a été divisé par deux et le nombre de personnes vivant en-dessous du niveau de pauvreté est passé en 25 ans de 33 % à 10 % ! Et, pendant les quarante minutes de cet exposé, je pourrais décliner les bienfaits de la science et de ses applications.

Ce rappel n’est pas scientiste, l’ordre de la science est limité et si, grâce à l’extraordinaire productivité de l’agriculture, beaucoup d’êtres humains ont été libérés des contraintes de la terre, la science ne dit rien de l’utilisation du temps ainsi trouvé. Faut-il mieux consulter Facebook que de garder les vaches ? La science ne répond pas à cette question, toutefois, la démarche scientifique ne peut pas être condamnée pour la liberté qu’elle offre aux humains.

Donc, dans ce domaine aussi, les croyances, ces opinions intimes qui excluent le doute, ont leur vie propre. Il est vrai qu’il y a plus de 70 ans, les travaux de l’équipe de Paul Lazarsfeld à l’Université Columbia montraient déjà qu’à l’exception du comportement électoral, le lien entre opinion et comportement était ténu et que l’on avait plus souvent l’opinion de ses comportements que le comportement de ses opinions.

Aussi, après cette entrée en matière et après avoir succinctement présenté quelques exemples d’opinions infondées, je vais tenter d’avancer des raisons épistémologiques, sociales et politiques au fossé qui se creuse entre opinions et connaissances scientifiques.

Je vous prie d’être indulgent pour cette imprudente ambition : croyance, opinion, comportement, science, faits, écologie… tous ces concepts méritent développements et nuances pour lesquels je n’aurai pas toujours la prudence requise.

Cinq exemples
L’astrologie

Je n’ai pas su résister au plaisir de citer brièvement la Fontaine et sa lumineuse critique de l’astrologie. Dans « L’astrologue qui se laisse tomber dans un puits », il met en évidence une contradiction fondamentale de cette croyance, elle est de nature logique et aurait dû suffire.

Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l’univers ?

C’est aussi dans cette même fable que la Fontaine remarquait que :

Du hasard il n’est point de science :
S’il en était on aurait tort
De l’appeler hasard, ni fortune, ni sort,
Toutes choses très incertaines.

À l’évidence, ces vers ne sont jamais parvenus aux oreilles des législateurs qui ont inscrit le « principe de précaution » dans la Charte de l’environnement. Ce principe laisse croire en effet qu’en cas d’événements incertains – pour ne pas dire hasardeux – on pourrait prendre des mesures proportionnées. « Or du hasard, il n’est point de science » et, ce qui est incertain, le demeure.

Quant à l’astrologie, elle prospère. Quatre siècles plus tard des horoscopes sont publiés chaque jour et une prestigieuse université française délivre un doctorat à une grande prêtresse de cette pseudo-science.

L’homéopathie

En 2018, en France, les prescriptions homéopathiques sont remboursées à 30 % par l’assurance maladie et à 70% par les assurances complémentaires, autrement dit : elles sont, de fait, remboursées à 100 %, alors qu’elles ne contiennent rien, rien d’autre que du lactose. En effet, comment un grain de sucre qui aurait en principe capturé un millième de milliardième de milliardième, de milliardième de gramme (10 à la puissance -30) de piment pourrait guérir les personnes timides de leur phobie rougissante, sous prétexte qu’à dose normale la graine de piment, quand on la croque, fait rougir ! À supposer que ce qui nuit à forte dose soigne à dose infinitésimale (la thèse fondamentale de l’homéopathie), que la mémoire de l’eau existe, qu’elle se transporte dans le sucre, ce qui serait une autre surprenante découverte, comment une telle dilution, d’une telle substance pourrait avoir un effet vasoconstricteur chez les timides ? Certes, une gélule sans principe actif ne fait pas de mal, certes l’effet placebo existe, mais pourquoi l’obscurantisme devrait-il être remboursé par l’assurance maladie ? En février 2016, l’Académie des sciences russe a publié un mémorandum dans lequel elle expose que « les explications des effets supposés de l’homéopathie contreviennent aux lois chimiques, physiques et biologiques connues, et son efficacité n’est corroborée par aucune expérimentation convaincante ». Quant à l’Espagne, à l’automne 2018, son ministre de la Santé mène une campagne auprès de l’Union européenne pour que ces produits ne soient pas qualifiés de médicaments.

La biodiversité

Tout milieu se caractérise par un équilibre dynamique. Pour le comprendre, il faut en connaître la géographie, la pédologie, le climat et surtout qui vit là, qui mange quoi et qui mange qui, sans oublier la vie microscopique, car l’essentiel de ce qui vit sur terre est à l’échelon du micron (dans un gramme de terre, il y a un milliard de bactéries et 100 000 espèces différentes de champignons). En équilibre dynamique, tout écosystème peut être déstabilisé par un seul facteur, comme le climat. Ainsi, il y a seize mille ans, en sortant de l’Institut, nous aurions pu croiser un troupeau de mammouths laineux. Le climat, mais aussi l’homme qui déstabilise les milieux dans lequel il vit.

Nul doute que notre espèce transforme la planète et, dans certaines conditions, la saccage et, ce faisant, déséquilibre, voire détruit, des milieux fragiles. Il en est ainsi des zones pélagiques ou semi-désertiques, mais aussi de la forêt tropicale dont on exploite les grands arbres. La vie à l’état sauvage des grands mammifères est menacée. Il y a aujourd’hui plus de tigres en captivité qu’à l’état sauvage. Les conséquences de la pollution des océans par les plastiques, comme celles de la surpêche sont inquiétantes…

Toutefois, cette dégradation du milieu ne se constate pas en France, bien au contraire. La pollution atmosphérique baisse dans toutes les villes, il suffit de regarder la couleur des immeubles et notamment celle de Notre-Dame à Paris. Il y a trois fois plus d’espaces boisés en 2018 qu’en 1818 ; quatre fois plus de sangliers (2 millions) qu’il y a vingt ans ; les bouquetins, les loups, les phoques reviennent, mais aussi, avec les bouquetins, la brucellose… Et, si la défense de l’environnement se justifie (je suis un farouche partisan des parcs nationaux et régionaux, de la loi sur le littoral qui n’ont pas attendu les écologistes pour exister), s’il est indispensable de contrôler l’urbanisme, les conséquences d’une incontinence réglementaire, au nom de l’environnement, sont dramatiques. Ce n’est pas en déversant, en France, une pluie de règlements que l’on sauvera les tigres, les thons rouges, les baleines à bosse, les orangs-outans et les ratons laveurs.

Le barrage de Sivens n’aurait été qu’une retenue collinaire après plus de deux mille autres. En permettant l’irrigation, il aurait, comme les autres barrages de ce type, écrêté les crues d’hiver et remis de l’eau dans la nappe phréatique l’été. Le paysage de Notre-Dame des Landes n’a jamais été « naturel » et n’est qu’un témoignage des pratiques agricoles de la France de l’Ouest d’il y a moins d’un demi-siècle. Quant à interdire la construction d’un stade de football pour l’entraînement des jeunes dans les alentours de Brest sous prétexte qu’il menacerait la vie de quelques escargots de Quimper, assez fréquents par ailleurs, c’est aussi ridicule que de retarder la construction de la rocade de contournement de Strasbourg pour épargner le milieu naturel de quelques hamsters. Nul doute : il y a dans ces combats écologiques un fort relent créationniste.

La pollution atmosphérique

En 2016, la presse comme la classe politique, ministres et maire de Paris en tête, prétendaient que la pollution atmosphérique était, en France, à l’origine de 48 000 décès prématurés ; or c’est impossible. Les tumeurs du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon sont en 2015, en France, la cause de 31 000 décès et les pneumonies de 10 500. La pollution de l’air serait-elle la cause unique de ces décès ? Le tabac n’aurait-il aucun effet sur les cancers du poumon et autres maladies respiratoires ? S’il y a 2000 microgrammes de particules fines par mètre cube dans la fumée des cigarettes dites « légères », il suffit de 85 microgrammes par mètre cube dans l’air pour déclencher à Paris la circulation alternée ; c’est aussi le niveau de pollution que l’on constate dans une cuisine au bout de 20 minutes quand on y utilise un réchaud à gaz.

Les pneumopathies infectieuses auraient-elles subitement disparu ? Toute crise d’asthme ne serait-elle attribuable qu’à la mauvaise qualité de l’air ? Quid des pollens ? Les complications de la grippe se seraient-elles envolées ? Le calcul ne dit rien des causes précises de ces décès prématurés, les 48 000 décès ne sont pas des individus, mais le résultat d’un calcul aussi discutable que peu discuté. Il est basé sur la linéarité des effets biologiques, nous y reviendrons. Puis, soudainement, publiant la liste des cancers potentiellement évitables en France, le 25 juin 2018, le Bulletin hebdomadaire du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) prétend que les cancers attribuables à la pollution atmosphérique ne sont plus que 1466 (j’adore la précision) ! Alléluia ! Vive la résurrection ! Néanmoins, les conséquences des récentes réglementations des moteurs diesels, injustement accusés, sont très concrètes, alors qu’il est démontré que les moteurs à essence sont aujourd’hui plus polluants qu’eux[1]. Quant à la voiture électrique, elle peut être la plus polluante de toutes si l’électricité est produite par des centrales à charbon, ou la moins polluante quand cette même électricité est produite par des barrages hydroélectriques ou des centrales nucléaires.

Les pesticides

L’effet le plus néfaste de ces règlements injustifiés porte sur l’agriculture. En l’an 2000, la France était le deuxième pays exportateur de produits agricoles, elle n’est plus qu’au cinquième rang mondial. Depuis 18 ans, l’exportation française de fruits et légumes a baissé de 30 % alors que celle de l’Allemagne augmentait de 65 %. La France importe aujourd’hui 40 % de ses poulets, alors que ce taux n’était que de 6 % au début de ce siècle. Quant à la position française sur le glyphosate, un fameux désherbant, elle est différente de celle des autres pays européens alors que ce produit est infiniment moins dangereux que l’eau de Javel et le gros sel et, oh, combien utile ! Qui veut revenir à la sarclette et imposer aux ouvriers agricoles de travailler huit heures par jour le dos courbé ? Essayons en quelques mots de décrire ce qui s’est passé et tentons de comprendre pourquoi.

Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), institution onusienne basée à Lyon, a pour mission d’étudier les produits chimiques, ondes, aliments, et autres substances afin de déterminer s’ils sont potentiellement cancérigènes. C’est ainsi qu’a été analysé le glyphosate, principe actif du Roundup, le désherbant le plus vendu au monde.

Des études, pas toutes, chez les rongeurs de laboratoire, semblent montrer qu’à des doses élevées, cette molécule pourrait être génotoxique et donc induire l’apparition de certains cancers, par ailleurs fort rares, chez les rongeurs. Ces résultats sont néanmoins controversés et le CIRC a, en cours d’étude de ce produit, modifié le contenu de son rapport[2] sur les animaux de laboratoire. Supposons toutefois qu’il existerait bien chez les petits rongeurs un danger potentiel à condition que ceux-ci absorbent longtemps des doses massives de ce produit, ce danger n’a jamais été confirmé chez l’homme, même chez ceux qui auraient pu courir un risque élevé. Cela a été démontré notamment par une étude prospective de grande qualité, publiée le 9 novembre 2017[3]. Elle porte sur 44 932 agriculteurs américains suivis pendant vingt ans et conclut à l’absence de lien entre l’exposition au glyphosate et la présence de cancer.

Le CIRC, c’est son rôle, a classé ce produit dans la même catégorie que la viande rouge (catégorie 2A) du fait de « quelques évidences chez l’animal, mais une évidence limitée de son impact cancérigène chez les humains ».

Toutefois, même si ce risque existait, il ne serait pas un danger. Deux organisations onusiennes d’importance, la FAO et l’OMS (maison mère du CIRC), se réunissant le 16 mai 2016 pour étudier les conséquences des résidus de pesticides, déclarent en effet que « compte tenu de l’absence de potentiel cancérogène chez les rongeurs à des doses pertinentes pour l’Homme et de l’absence de génotoxicité par voie orale chez les mammifères et compte tenu des preuves épidémiologiques d’expositions professionnelles, le JMPR a conclu que le glyphosate est peu susceptible de présenter un risque cancérogène pour l’Homme à travers le régime alimentaire ». Néanmoins la France vote à Bruxelles pour tenter d’interdire la commercialisation de ce produit. Minoritaire, pour satisfaire son ministre de l’Environnement, elle annonce unilatéralement que le glyphosate sera interdit de vente en France dans moins de trois ans. Ce n’est pas une mince affaire car ce produit a d’immenses vertus, y compris écologiques : il permet notamment d’éviter des labours et donc améliore la vie dans la couche arable du sol.

À quelques exceptions qu’il faut saluer (L’Opinion), les médias ont suivi la position de notre ministre de l’Environnement de l’époque : Nicolas Hulot. Or, ce qui il y a derrière ces campagnes de presse n’a rien à voir avec la santé des agriculteurs et encore moins des Français et beaucoup avec le projet des écologistes politiques, faibles politiquement, mais idéologiquement victorieux. Apôtres de la décroissance, ennemis du progrès quand les bienfaits viennent de grandes entreprises, ils ont déjà réussi à sortir de France ces grandes industries du XXIe siècle, notamment le génie génétique en agronomie.

La confusion des ordres règne. Le Parlement vote des lois mémorielles qui prétendent dire l’Histoire et des lois scientifiques qui clament dire le vrai. Il en est ainsi de la loi sur le bisphénol A dont le contenu ne suivait en rien les recommandations rassurantes de l’Académie de médecine. Elle a eu pour conséquences de faire sortir de France la fabrication du bisphénol et de ses produits dérivés, soit 2 milliards d’euros de production industrielle. De surcroît, conformément à la réglementation européenne, la France ne peut pas empêcher d’importer ces produits. Comme pour les OGM, nous avons tout perdu : une filière industrielle, une recherche et nous les importons.

Pourquoi ?

Pourquoi Rousseau gagne toujours ses batailles contre Voltaire et Diderot ? Pourquoi ce procès contre la science alors qu’elle connaît un succès partagé par l’humanité entière ?

Les raisons épistémologiques

Si la méthode scientifique est avant tout une manière pacifique de trancher des conflits, elle n’y parvient que provisoirement, et ne s’impose pas par nature : « il n’y a pas de force intrinsèque de l’idée vraie » remarquait déjà Spinoza. En outre, pour beaucoup, tout vaut mieux que l’absence d’explication.

La nature des modèles

Pour démontrer que A est la cause de B, il faut mesurer les variations de A et ses effets sur B, toutes choses étant égales par ailleurs. Rien de facile, car dans de nombreux cas ce n’est pas possible. Ainsi, on ne peut pas polluer volontairement une partie de la population pour étudier empiriquement l’effet de tel ou tel polluant. Les prétendues dizaines de milliers de morts de la pollution atmosphérique ne sont pas des personnes tangibles, mais des résultats de calculs imprécis. Pour être fondée, pour être sérieuse, une estimation des effets pathogènes de la pollution atmosphérique devrait – maladie par maladie – distinguer – un par un – les effets de chaque polluant : hydrocarbures, particules de différentes tailles (et pas seulement celles inférieures à 2,5 microns), oxyde d’azote, oxyde de soufre, monoxyde de carbone, ozone… Puis, il faudrait en mesurer les conséquences à différentes doses sur chacune de ces maladies ; ensuite – et ce n’est pas le plus facile – il conviendrait d’estimer l’exposition des différents habitants à chacun de ces polluants afin de calculer le risque relatif d’une exposition donnée. Ce n’est pas fait. Ainsi, l’OMS n’a pas les mêmes estimations que l’agence française (Santé publique France) dont les ordres de grandeur sont insensés. Ces résultats contradictoires contribuent à la méfiance de la population et si vous avancez quelques arguments sceptiques, on répondra de bonne foi qu’« il y en d’autres qui disent le contraire ». C’est vrai, mais de là à être capable de démontrer en quelques mots la fragilité des hypothèses des uns et le sérieux des autres, il y a un fossé infranchissable !

L’interprétation du hasard

L’esprit humain cherche des causes, ce qui le conduit souvent à confondre concomitance et causalité. Un cas l’illustre : la croyance que les vaccins sont à l’origine des scléroses en plaques. En effet, le nombre de personnes vaccinées chaque année est suffisamment grand pour que la découverte de quelques cas de sclérose en plaques suive de quelques jours, ou de quelques semaines, l’injection d’un vaccin. Cette triste occurrence est due au hasard, mais de nombreuses associations se sont créées chez les supposées victimes de cet incontestable bienfait. Certes, il existe des accidents vaccinatoires, ils sont heureusement très peu fréquents, mais la population qui bénéficie du bienfait des vaccins n’en est pas consciente, croyant qu’il est « normal », « naturel » de ne pas être atteint par la poliomyélite ou la tuberculose. Elle n’est donc d’aucun poids médiatique devant les très rares victimes. En outre, dans une société où tout le monde est vacciné, une personne non vaccinée est protégée par les autres. La somme des intérêts individuels est donc différente de l’intérêt collectif, situation du « jeu du prisonnier » dont la conséquence logique est l’obligation vaccinale.

Le biais de confirmation

Tout homme cherche les faits qui semblent confirmer ses croyances et ignore ceux qui les remettent en cause. Contrairement à saint Thomas, on voit que ce que l’on croit. La Fontaine de nouveau, cette fois dans « Le loup et le renard » :

Et chacun croit fort aisément
Et ce qu’il craint et ce qu’il désire

La confusion entre risque et danger

Nous l’avons vu avec le glyphosate, mais qu’il s’agisse d’armes blanches ou d’armes à feu, d’eau de Javel ou de désherbant, ce n’est pas parce qu’un produit est potentiellement dangereux qu’il fait courir un risque. Or quand, pour d’autres raisons, parce que l’on est apôtre de la décroissance par exemple, on souhaite bannir un produit, une source d’énergie, on clame urbi et orbi que le risque doit être nul. Par exemple : « Montrez-moi que jamais les ondes électromagnétiques n’auront d’effet sur la santé ! » Or c’est logiquement impossible et l’on demande alors à la puissance publique d’établir des normes qui s’ajoutent à d’autres normes, ceci pour certaines des cibles de l’écologie politique et pour elles seules. Il en est ainsi de l’énergie nucléaire, des pesticides agricoles, mais ce n’est pas le cas des produits anti-moustiques que l’on étale sur la peau ou des décoctions d’herbes et autres tisanes naturelles très peu hygiéniques et à la teneur en toxines naturelles non spécifiée, souvent très élevée. Comme je le rappelais, il y a longtemps, à une ministre de la Santé, adepte des médecines douces, en parlant de l’opium et du haschich : « ça ne devrait pas faire de mal, ce n’est rien que des plantes ». Plus sérieusement, cette folie conduit aussi à retirer de la pharmacopée certains médicaments efficaces, si bien que l’on se dirige vers un arsenal thérapeutique aussi peu dangereux qu’inefficace.

La confusion entre facteurs de risque et causes de décès

On ne meurt pas de tabac, mais de cancer du poumon, de la gorge ou de la bouche, voire de maladie cardiaque. Certes fumer est un important facteur de risque notamment des cancers des voies respiratoires, mais tous les fumeurs ne meurent pas de ces cancers, et certaines personnes qui en sont atteintes n’ont jamais fumé. Il en est de même du lien entre cirrhose du foie et consommation d’alcool.

Calculer l’impact du tabac ou de l’alcool sur l’incidence de telle ou telle maladie n’est pas si simple ; pourtant, dans ces deux cas, l’impact est massif et les méthodes de biométrie suffisamment précises pour donner un ordre de grandeur. Les choses se compliquent quand l’impact est minime, que la dose est faible et que l’exposition d’une population donnée à une onde ou à une substance est mal connue. C’est notamment le cas de la pollution atmosphérique ou des rayonnements ionisants qui à certaines doses sont pathogènes, voire mortels, mais pas à toutes et semblent même bénéfiques à des doses faibles. En biologie mille fois un n’est pas une fois mille. Si vous recevez sur le pied mille fois de suite un poids d’un gramme, cela est très agaçant, mais fait moins mal qu’en une fois un poids d’un kilo. Seule la dose fait le poison, même pour les perturbateurs endocriniens, à commencer par le soja !

L’incompréhension des échelles de temps

Le vivant, les écosystèmes sont le produit d’une longue, très longue histoire. Ainsi, notre planète n’a pas toujours eu d’oxygène. Il a fallu qu’apparaissent il y a 3,5 milliards d’années des bactéries photosynthétiques utilisant l’énergie de la lumière dont l’excrément dangereux et très oxydant est… l’oxygène. L’écosystème de la Terre en a été bouleversé. En biologie, il n’y a pas de déchet, les excréments des uns sont la source de la vie des autres.

En changeant d’échelle de temps, votre éminent collègue, Emmanuel Le Roy Ladurie a montré comment les variations climatiques avaient, au cours des millénaires, pesé sur l’histoire des hommes. Or, nous prétendons tirer des conclusions sur des variations sinon aléatoires, du moins aux causes mal connues, autour d’une moyenne de quelques décennies qui, cela dit en passant, n’a jamais rien eu de normal : « normal » et « moyen » ne sont pas des synonymes !

Raisons sociales et politiques

En s’appuyant sur les controverses scientifiques, accomplissant la mission tracée par Hans Jonas et son heuristique de la crainte, les écologistes politiques utilisent à la fois les techniques et les valeurs de la société contemporaine pour diffuser leur idéologie malthusienne de la décroissance et ont une influence qui dépasse très largement leur électorat.

La coupure avec le monde agricole

S’il y a 70 ans, en France, 40 % de la population active était agricole, si pendant la dernière guerre mondiale tous les Français avaient essayé de s’approvisionner dans des fermes, nos contemporains ignorent tout de l’agriculture d’aujourd’hui, de sa rigueur, de son ouverture, de sa modernité. Beaucoup d’enfants découvrent tardivement que pour manger de la viande, il faut tuer un animal. Or, comme les humains sont omnivores, comme il n’y a plus de rites et de rythmes alimentaires (25 % des habitants de Paris ne préparent plus jamais de repas), nos contemporains rejettent sur le monde agricole leur peurs alimentaires et fleurissent les végétariens, les végans, les orthorexiques et les amateurs du « sans » : sans gluten, sans viande, sans OGM, mais pas sans prix ! Les grandes chaînes de distribution, sans vergogne et sans réaction de la puissance publique, distinguent certains produits en prétendant qu’ils sont de qualité, qu’elle soit « bio », « naturelle » ou « locale ». Plus grave, la puissance publique réglemente et rend de facto impossible certaines cultures, poussée en cela par les écologistes politiques qui prennent prétexte de la santé pour défendre leur thèse première qui est celle de la décroissance. 80 % de la population française est urbaine. Ce chiffre dépasse 90 % au Royaume-Uni. Qu’ils soient Anglais ou Français, les urbains mythifient la nature (ainsi au Royaume-Uni, le National Trust a plus d’adhérents que tous les partis politiques) et acceptent des normes au nom d’une nature mythifiée.

Une crainte ciblée en la toute-puissance de la science

Déjà à la fin du XIXe siècle, Jules Verne, inventeur du « roman de la science », marquait son ambivalence à l’égard du progrès technique. Depuis il y a eu deux guerres mondiales, la bombe atomique, la pollution des océans et d’indéniables catastrophes écologiques du fait de la puissance donné à l’homme par la technique.

Plus récemment, s’ajoute à cela la mythification de la nature qui conduit à proscrire en France les OGM du règne végétal, tandis que, paradoxalement, le Téléthon connaît un extraordinaire soutien populaire alors que son objet est de parvenir à manipuler le génome humain pour surmonter des handicaps.

La recherche de l’émotion et le refus de la complexité

Les humains donnent la priorité aux mauvaises nouvelles et d’autant plus qu’ils perçoivent les prophètes de malheur comme des altruistes. Les chaînes radiophoniques ou télévisuelles, dites d’information, cherchent avant tout à émouvoir. : incendie ici, passage à niveau là, violences sexuelles d’hier ou d’aujourd’hui, chefs d’entreprise indélicats, crimes sordides… nos réveils radiophoniques ne sont qu’un mélange de faits divers entrecoupés de météorologie et d’horoscopes, assaisonnés d’interviews – donc d’opinions – avec une tranche de dérision dont il ne reste rien que le malheur des uns, le ridicule des autres et l’absence de scrupules de beaucoup. Et nous voilà pris entre le politiquement correct et le nihilisme.

Quant au fond, il suffit d’ouvrir cette même radio pour constater que l’animateur s’impatiente quand l’invité tente une explication ; il est alors immédiatement interrompu pour savoir ce qu’il faut en penser, les faits ne comptent pas, seule l’opinion importe. Ainsi, qui peut comprendre la crise du système de santé quand les émissions sur ce thème se limitent à l’épuisement des soignants, l’engorgement des urgences et les délais des rendez-vous chez les ophtalmologues ? Mais ces explications suffisent parce qu’elles sont maintes fois répétées et que l’esprit du temps les prend pour vraies car l’homo sapiens est avant tout conformiste.

La puissance de l’image

D’un point de vue géologique ou hydrologique, il n’y aucune différence entre un phénomène naturel et une catastrophe naturelle, si ce n’est que, dans le second cas, des êtres humains sont touchés par l’inondation, l’éruption volcanique ou le raz-de marée… Comme cela produit, sinon de « belles », du moins de spectaculaires images, confortablement assise devant la télévision, une partie de l’humanité assiste impuissante et empathique à ces drames et est persuadée que la fréquence de tels phénomènes s’amplifie. Ce n’est pas le cas, notamment pour les crues des fleuves en France dont les records ont tous été battus avant 1914, toutefois des phénomènes naturels moins puissants que ceux d’hier peuvent produire aujourd’hui plus de catastrophes car des habitations se sont construites dans des zones inondables ou sur des pentes de volcans.

Internet

Cet écart s’est encore creusé car Internet favorise la création d’un oligopole cognitif[4] pour reprendre l’expression de Gérald Bronner. Les moteurs de recherche contribuent en effet à l’apparition de ce qu’il appelle une « démocratie des crédules » et pas à une popularisation des savoirs, comme on aurait pu l’espérer. Les croyants publient, les croyants agissent, les croyants argumentent quand les scientifiques ne passent guère de temps à réfuter leurs idées farfelues, jusqu’au moment où elles deviennent dangereuses. Il est alors bien tard car les algorithmes des moteurs de recherche draguent cette bouillie intellectuelle et la font remonter à la surface. Quant à l’accès de tous au savoir, il est une condition nécessaire pour fonder une opinion, mais elle est loin d’être suffisante !

La sélection de la classe politique

Dans les gouvernements de François Hollande il n’y avait pas d’agriculteurs, pas d’ouvriers, pas de chefs d’entreprise, pas d’ingénieurs, pas de chercheurs en sciences, donc pour l’essentiel des sophistes préoccupés par la mesure de l’opinion pour tenter de mieux la satisfaire et de gagner les prochaines élections. Ils ignoraient d’autant plus facilement les plus élémentaires des faits établis que la presse n’attirait que trop rarement l’attention du public sur leur total mépris des faits. Ainsi, François Hollande s’était engagé à ce qu’en 2025 50 % de l’électricité française soit produite par des centrales nucléaires. Pour y parvenir, il eût fallu en fermer 18 et multiplier par 2 le prix de l’électricité ; or, en cinq ans, il n’a pas été capable d’en fermer une. Qui lui en a fait la remarque ?

La responsabilité civile et pénale des fonctionnaires

Les raisons de l’incontinence bureaucratique des ministères techniques sont précises. En France, les fonctionnaires ont une responsabilité civile et pénale, or ce n’est le cas ni du Royaume-Uni, ni des États-Unis où leur seule responsabilité est civile. En outre, les ingénieurs des grands corps qui autrefois faisaient, faisaient faire et contrôlaient les infrastructures publiques, aujourd’hui ne font plus de projets, ne les font plus faire (pour l’essentiel ce sont les collectivités locales), mais en revanchent contrôlent et établissent les normes.

Les conflits d’intérêts

A cela s’ajoute la vague de pureté, la chasse aux conflits d’intérêts qui se substitue aux débats de fond. La grande presse, notamment celle du soir, ne parle pas de contenu ; les controverses scientifiques, pourtant fascinantes, ne sont jamais exposées ; en revanche les membres des organismes qui ne partagent pas les points de vue de leurs journalistes-militants, terrible oxymore, sont discrédités pour avoir travaillé un jour pour telle ou telle entreprise ! Nous avons tous des conflits d’intérêts et les agendas cachés de militants déguisés en journalistes ne sont pas moins dangereux, sous prétexte que leurs intérêts ne sont pas financiers et « seulement » idéologiques !

Le refus de l’incertitude et la quête de la protection

Incapable de réduire le chômage, la classe politique a laissé entendre qu’elle allait pouvoir protéger la population de tout. Ainsi, les assurances sociales sont devenues la sécurité sociale et celle-ci s’est transmutée en protection sociale. Comme cela ne suffisait pas est venu le principe de précaution, qui prétend en cas d’événements incertains être capable de prendre des mesures « proportionnées » ! Proportionnées à quoi ? On pourrait se le demander. À moins de remarquer que ce sont les écologistes politiques, anticapitalistes et apôtres de la décroissance qui, en Europe, définissent les thèmes, les règles et les solutions et ainsi nourrissent l’agenda politique et confortent les croyances de la population. S’ils trouvent un terrain fertile, c’est parce que derrière toutes ces croyances se cachent le refoulement de la mort et la promesse, avec l’OMS, de la santé parfaite, « état complet de bien-être psychique, physique et mental, et pas seulement absence de maladie ».

Pourtant tout n’est pas affaire d’opinion. Si les vérités scientifiques sont provisoires, leur évolution, voire leur révolution, se produisent grâce à un processus complexe. Certes les scientifiques font mourir leurs hypothèses à leur place, mais leur débat est d’une autre nature et même si vous croyez que tout est relatif, quand vous appuyez sur la commande d’un téléviseur, vous voyez une image ! Terminons par une citation de Marie Curie. « Notre société, où règne un désir âpre de luxe et de richesses, ne comprend pas la valeur de la science. Elle ne comprend pas que celle-ci fait partie de son patrimoine moral le plus précieux, elle ne se rend pas non plus suffisamment compte que la science est la base de tous les progrès qui allègent la vie humaine et en diminuent la souffrance ».

[1] L’étude qui à conduit le CIRC à classer les émanations des moteurs diesels dans la catégorie des cancérigènes avérés est une étude américaine ancienne comparant la morbidité de mineurs travaillant avec des marteaux-piqueurs dont l’énergie venait de moteurs diesels sans filtre à particules avec les mineurs dont l’énergie des marteaux piqueurs provenait de la surface. Cette étude a été dupliquée en Allemagne, cette fois avec les diesels modernes avec filtres à particules. Il n’a pas été trouvé de surmortalité.

[2] https://actualite.housseniawriting.com/science/environnement-ecologie/glyphosate/2017/10/21/glyphosate-le-circ-a-modifie-son-rapport-pour-exclure-les-resultats-negatifs/24514/

[3] Gabriella Andreoti et al., « Glyphosate Use and Cancer Incidence in the Agricultural Health Study », JNCI: Journal of the National Cancer Institute, Volume 110, Issue 5, 1 May 2018, Pages 509–516.

[4] Gérald Bronner, « Marché de l’information et crédulité », http://parisinnovationreview.com/article/marche-de-linformation-et-credulite

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