Intervention de Mario Monti en séance le lundi 9 janvier

Mario Monti, Membre associé étranger de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et président du Conseil des ministres italien de 2011 à 2013, est intervenu en séance le lundi 9 janvier dernier.

Thème de la conférence : « À LA RECHERCHE DE LA BONNE GOUVERNANCE : QUELQUES RÉFLEXIONS TIRÉES DE L’EXPÉRIENCE »

La gouvernance est un concept désignant la manière dont un domaine d’activités est gouverné. Elle renvoie à un système d’entités décisionnelles qui dirige un certain domaine d’activités. Ce terme, dérivé du latin gubernare, lui même emprunté au grec kubernâo, existe en anglais sous l’expression « corporate governance ». Même si, parmi les types de gouvernance on retrouve la gouvernance publique et privée, c’est donc à partir du secteur privé qu’a ressurgi cette notion qui désigne un mode de gestion des firmes fondé sur une articulation entre le pouvoir des actionnaires et celui de la direction. La question est alors : quels sont les types d’acteurs impliqués dans la prise de décision au sein de l’entreprise et leur mode d’interaction.
Dès 1975, le « Rapport de la Commission trilatérale » utilise le terme de gouvernance, qui sera également utilisé dans le livre blanc de l’Union européenne de la commission Prodi en 2002. Un état de la démocratie et de la gouvernance en Europe, au niveau tant communautaire que national, sera livré par Mario Monti et Sylvie Goulard dans un livre paru en
2012, De la démocratie en Europe. Voir plus loin.

L’un des problèmes auquel se heurte la gouvernance de toute structure aujourd’hui est celle de l’horizon trop étroit, dans le temps comme dans l’espace, de la prise de décision, à savoir le « court-termisme » et le « nationalisme ». L’une des questions-clé compte-tenu de ce problème majeur est alors la méthode de sélection des dirigeants et l’allocation des compétences aux différents niveaux territoriaux. Concernant la sélection des dirigeants, il est important de trouver un équilibre entre démocratie formelle et démocratie capable de « voir plus loin » et de ne pas exacerber les conflits du fait de la méthode de sélection, ce qui serait de nature à rendre plus problématique l’exercice du pouvoir conféré aux dirigeants par ceux qui les ont choisis. Cette question clé peut être illustrée dans le choix des dirigeants académiques
de l’université ou dans la différence entre République parlementaire et présidentielle.

À l’issue de sa communication, Mario Monti a répondu aux observations et aux questions que lui ont adressées M. Pébereau, J. de Larosière, G. de Menil.

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