Alain BESANÇON

(né le 25 avril 1932 à Paris, décédé le 8 juillet 2023)

G.O.       C.

Élu, le 11 décembre 1996, en section Morale et Sociologie,
au fauteuil du grand rabbin Jacob Kaplan.

Transféré, par décision de l’Académie du 12 avril 1999,
dans la section Philosophie
pour pourvoir au fauteuil laissé vacant par le décès de Jean Guitton

Fauteuil n°2


En quelques mots     Carrière     Œuvres
Travaux Académiques     Discours et conférences

En quelques mots

Par formation et tournure d’esprit, je suis historien. Devant le réel, je me demande : “Comment un tel événement est-il venu à l’existence ? Quelle signification lui donner parmi les autres ?”

La question appelle en principe une réponse infinie. Chaque événement tient à tous les autres depuis le déluge et au-delà ; notre découpage du réel, notre décision de tenir tel événement ou tel fait pour important, notre simple capacité de le percevoir, sont aussi relatifs à l’histoire, en font partie. Le questionnaire et la conscience historiques mutent au cours du temps comme l’image au fond du kaléidoscope.

Cela n’empêche nullement l’histoire d’être une discipline rationnelle car on arrive, si l’on s’y prend bien, à une certaine intelligibilité par les causes, ni une discipline cumulative, car si l’enquête varie dans ses buts, ses méthodes, ses curiosités, ses résultats demeurent et sont réutilisables pour une autre enquête; ainsi le savoir historique s’enrichit. Il devient donc un art plutôt qu’une science et, finalement, une culture.

Tel est du moins l’idéal, que je suis loin d’avoir atteint. Mon sort est d’être tombé sur un sujet difficile qui m’a retenu pendant beaucoup d’années. L’histoire de la Russie, quand je m’y suis attelé, n’était guère plus documentée que l’histoire de l’Antiquité, et, de plus, elle était l’objet d’interprétations furieusement opposées. Elle était un enjeu de l’histoire mondiale.

Elle était aussi le siège de phénomènes si nouveaux, si inquiétants, que ses témoins étaient obligés, pour les saisir, de quitter le seul point de vue de l’explication historique et de recourir au point de vue philosophique et théologique. Je les ai suivis. Au moins ai-je compris que la culture historique, en se développant, doit empiéter, du moins dans certains cas et dans certaines situations, sur le domaine de la philosophie, de l’esthétique, de la théologie et sans doute encore sur bien d’autres. En fin de compte, c’est à la section de philosophie que l’Académie a jugé bon de m’affecter.

Carrière

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, agrégé d’histoire, docteur en histoire et docteur ès lettres et sciences humaines, Alain Besançon a tout d’abord été professeur agrégé de l’enseignement secondaire au lycée de Montpellier, au lycée Carnot de Tunis puis au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine (1957-1960). Il a ensuite été attaché de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (1960-1964).

La carrière universitaire d’Alain Besançon s’est poursuivie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) comme maître-assistant (1965), puis sous-directeur (1969), enfin directeur d’études (depuis 1977).

A l’étranger, il a enseigné dans de nombreuses institutions et universités aux Etats-Unis : Research Associate à la Columbia University à New York (1964), Visiting Professor à la Rochester University à New York (1967-1968), Visiting Scholar au Wilson Center, Kennan Institute à Washington (1979), à la Hoover Institution à Standford (1983-1984), Visiting Scholar, Princeton University (Princeton) (1995). En Grande-Bretagne, il a été Visiting Fellow au All Souls College à Oxford (1986).

Alain Besançon a été membre du comité de rédaction des Cahiers du monde russe, depuis la fondation en 1961, et membre du conseil de rédaction de Commentaires depuis 1986. Il a également été éditorialiste à l’Express de 1983 à 1988.

Œuvres

  • 1967 – Le Tsarévitch immolé.
  • 1971 – Histoire et expérience du moi.
  • 1971 – Entretiens sur le Grand Siècle russe et ses prolongements (en collaboration).
  • 1974 – Éducation et société en Russie.
  • 1974 – L’Histoire psychanalytique, une anthologie.
  • 1974 – Être russe au XIXe siècle.
  • 1976 – Court traité de soviétologie à l’usage des autorités civiles, militaires et religieuses.
  • 1977 – Les Origines intellectuelles du léninisme.
  • 1978 – La Confusion des langues.
  • 1980 – Présent soviétique et passé russe.
  • 1981 – Anatomie d’un spectre, l’économie politique du socialisme réel.
  • 1984 – Courrier Paris-Stanford (en collaboration).
  • 1985 – La Falsification du bien, Soloviev et Orwell.
  • 1987 – Une génération.
  • 1989 – Vendredis.
  • 1994 – L’Image interdite, une histoire intellectuelle de l’iconoclasme.
  • 1996 – Trois tentations dans l’Église.
  • 1998 – Aux sources de l’iconoclasme moderne.
  • 1998 – Les Malheurs du siècle : sur le communisme, le nazisme et l’unicité de la Shoah.
  • 2000 – L’image interdite. Une histoire intellectuelle de l’iconoclasme.
  • 2007 – Émile et les menteurs (roman)
  • 2010 – Cinq personnages en quête d’amour : amour et religion.
  • 2012 – Sainte Russie.
  • 2014 – Le protestantisme américain, de Calvin à Billy Graham.
  • 2015 – Problèmes religieux contemporains.
  • 2018 – Contagions. Essais 1967-2015.

Travaux académiques

Notice
  • Notice sur la vie et les travaux de Jacob Kaplan, séance du 3 février 1998.
Séance solennelle
  • “Mémoire et oubli du bolchévisme”, séance publique annuelle de rentrée des Cinq Académies du 21 octobre 1997.
Séances ordinaires
Groupes de travail
Discours et allocutions diverses

Discours et conférences

En dehors de l’Académie

2006

  • Au seuil d’un pontificat, essai sur le Cardinal Joseph Ratzinger, élu Pape sous le nom de Benoît XVI, le mardi 19 avril 2005.

2004

  • L’enjeu ukrainien”, article publié dans Le Figaro du 27 novembre 2004.
  • Deux concepts équivoques”, article publié dans Le Figaro du 12 novembre 2004.
  • “Gibson”, article publié dans la revue Commentaire, n°106, 2004.
  • Une bonne occasion de se taire”, article publié dans Le Figaro du 2 mars 2004.
  • “L’Evêque des Pictons saisi par l’art conceptuel”, article publié dans la revue Commentaire, n°104, 2004.

2003

2002

2001