L’insécurité routière

Groupe de travail présidé par M. Jean Cluzel, Secrétaire perpétuel de l’Académie et Mme Marianne Bastid-Bruguière
Rapporteur : Catherine Deschamps

 

 

Texte liminaire

 

L’insécurité routière serait-elle une spécificité culturelle française ? La lutte contre ce fléau est loin d’avoir connu les succès remportés chez nos voisins européens. Des progrès ont certes été accomplis au cours des trente dernières années, mais ils ont rarement été pérennes, faute d’une attention continue et soutenue des pouvoirs publics. Les lois ont sans doute été accompagnées de salutaires effets d’annonce ; mais elles n’ont pas permis de changer durablement les comportements sur la route.

Aujourd’hui, l’arsenal juridique français est largement identique à celui de la plupart des pays européens, qui pourtant présentent de meilleurs bilans. Il s’agit donc de dégager des axes d’action, de médiatisation, de prévention et de répression susceptibles de modifier en profondeur les représentations des dangers de la conduite. Car les Français demeurent, parmi tous les Européens, ceux qui estiment le plus fréquemment que la survenue des accidents n’est pas de leur responsabilité.

Il faut faire perdre à l’accident son caractère de fatalité, pour qu’il soit perçu comme la conséquence d’attitudes inappropriées et donc amendables. Si l’insécurité routière chronique de la France est tributaire d’un retard historique dans la compréhension des logiques de risque en général, encore faut-il se donner les moyens d’élaborer des politiques de réduction du risque routier qui sortent des discours d’incantation. La tâche est lourde, mais des pistes se dessinent, tant humaines que techniques, qui sont proposées dans ce livre.

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