Philippe Aghion :
Penser l’après-Covid.
Le pouvoir de la destruction créatrice

 

Les Conférences Sociétal


lundi 15 mars 2021

La quatrième Conférence Sociétal organisée en partenariat par Sociétal, le média de l’Institut de l’entreprise, l’Académie des sciences morales et politiques et Newpolis, s’est tenue devant quelque 250 participants en visioconférence, dont de nombreuses classes de lycéens.

Elle a accueilli le professeur Philippe Aghion, économiste, titulaire de la chaire « Économie des Institutions, Innovation et Croissance » au Collège de France, pour traiter du thème : Penser l’après-Covid. Le pouvoir de la destruction créatrice.

Dans son allocution d’ouverture, Michel Pébereau, membre de l’Académie et président d’honneur de l’Institut de l’entreprise, a rappelé l’ambition commune des partenaires de ces conférences, « d’analyser et d’éclairer l’actualité économique et de faire progresser la culture économique en suscitant le débat et en conjuguant les expertises. »

Il a ensuite introduit le thème, rappelant qu’il y a quelques années, lui-même définissait « l’innovation et donc, en termes schumpétériens, la destruction créatrice comme une nouvelle ardente obligation, celle qui pourrait rétablir la compétitivité de notre travail et de notre territoire, nous rendre confiance dans l’avenir de notre pays et de nos enfants. » Or, dans le contexte actuel, peut-être plus encore, « nous avons besoin de confiance en l’avenir, de savoir que les destructions que la crise provoque aujourd’hui peuvent demain, si nous en avons le courage et la lucidité,  être créatrices d’un nouvel élan économique et social. »

En présentant le parcours et les travaux de Philippe Aghion, M. Pébereau a tenu à saluer une de ses activités qui lui est particulièrement chère : la commission  d’experts que celui-ci vient de présider pour proposer une réforme de l’enseignement de l’économie au Lycée dans le cadre de l’enseignement des Sciences économiques et sociales, à la demande du ministre de l’Education nationale. Il a rappelé que cette réforme était demandée depuis plus de vingt ans par l’Institut de l’entreprise et qu’à deux reprises, l’Académie des sciences morales et politiques en a démontré l’absolue nécessité grâce aux travaux de sa section Economie politique, Statistique et Finance sous la présidence successive d’Yvon Gattaz et de Jean-Claude Casanova :  en 2007  et en 2017, en soutenant deux études d’investisseurs, d’universitaires prestigieux rassemblées par Georges du Ménil et financées par sa Fondation ; en 2017,  année pendant laquelle Michel Pébereau présidait l’Académie, en organisant un colloque sur leurs travaux et en approuvant l’avis circonstancié préparé par la section Economie politique, Statistique et Finances.

Or, a souligné Michel Pébereau, la commission présidée par Philippe Aghion, à laquelle participent Pierre-André Chiappori et Georges de Ménil – respectivement membre et correspondant de la section Economie politique, Statistique et Finances -, vient de proposer les modalités de cette réforme : « un programme et des méthodes d’enseignement qui feront toute sa place à la science économique, c’est-à-dire  la micro-économie, sans négliger les éléments de macro-économie nécessaires comme l’avis de l’Académie le recommandait ». Beaucoup reste à faire, a-t-il rappelé, car « tout va dépendre des conditions dans lesquelles les enseignants recevront la formation nécessaire et délivreront leur enseignement, des conditions lesquelles les manuels seront adaptés et les supports périodiques de l’enseignement seront utilisés ».

Aude de Castet, directrice de Sociétal, a annoncé la parution, en ce 15 mars, du numéro de Sociétal  : « Gouvernance et raison d’être ». Celui-ci a accueilli plus d’une vingtaine de contributions de dirigeants d’entreprise, responsables politiques et syndicaux et chercheurs, trois ans après la parution du Rapport Notat-Senard, L’entreprise, « objet d’intérêt collectif » , qui continue d’inspirer au-delà des frontières, 130 entreprises en France s’étant dotées d’une raison d’être et un quart de celles-ci l’ayant inscrite dans leurs statuts.

Jean-Marc Daniel, Président de Sociétal, a conclu la séance en invitant les auditeurs à lire le dernier livre de Philippe Aghion, Céline Antonin, Simon Bunel, Le pouvoir de la destruction créatrice (Odile Jacob, 2020, 448 p.).

Retrouver sur le site de Sociétal :

la vidéo de la séance
le podcast de la séance
introduction de Michel Pébereau et d’Aude de Castet,
conférence de Philippe Aghion
questions et réponses
conclusion de Jean-Marc Daniel

le support de la conférence  en feuilletage 
en téléchargement

le numéro de Sociétal, Gouvernance et raison d’être (1er trimestre 2021)

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