André Vacheron : L’intérêt des tests de dépistage du coronavirus

André Vacheron
Vice-Président de l’Académie des sciences morales et politiques
Président Honoraire de l’Académie de médecine

mardi 7 avril 2020

 

Il existe deux types de tests : les tests PCR et les tests sérologiques :

Les tests PCR réalisés par prélèvement des sécrétions nasales au moyen d’une tige écouvillon permettent de détecter le virus dans les cellules des fosses nasales au début de l’infection et peuvent être positifs chez des sujets infectés mais asymptomatiques. Les résultats sont obtenus en quelques heures et sont précieux pour la confirmation du diagnostic et le dépistage des sujets contagieux. Actuellement, 30 000 tests PCR sont réalisés quotidiennement en France et leur nombre devrait augmenter avec l’arrivée des réactifs et des écouvillons commandés en Chine. Les tests sont faits sur prescription médicale chez les sujets symptomatiques et avant tout chez les professionnels de santé, dans les ÉHPAD, chez les personnes à risque (avec une maladie associée comme le diabète) et chez les femmes enceintes. En dehors des hôpitaux, les tests sont aussi réalisés par des laboratoires de ville, souvent « en dry in » avec prélèvements effectués sur les conducteurs dans leur voiture stationnée devant le laboratoire.

Les tests sérologiques détectent les anticorps des personnes infectées qui ont acquis une immunité protectrice contre le virus. Ces anticorps apparaissent quelques jours après les premiers symptômes et les tests sont habituellement positifs deux semaines après le début de l’infection et le demeurent ensuite. D’abord importés de Chine, leur fabrication a débuté en France. Ils seront très utiles lors du déconfinement pour identifier rapidement par le prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt, les personnes immunisées à sérologie positive et les personnes séronégatives qui devront poursuivre les mesures de protection pour éviter de nouvelles contaminations pérennisant la maladie.

Le confinement doit être suffisamment prolongé. En Italie, un pays qui a déjà payé un lourd tribut à la maladie avec 13 000 victimes, le confinement commencé en Lombardie et imposé à toute la nation le 11 mars, devrait être poursuivi au moins jusqu’à la mi-avril et jusqu’au 5 mai pour les écoles. En France, comme l’a déclaré le Premier Ministre Édouard Philippe, le déconfinement ne sera pas réalisé en une fois pour le monde, mais se fera probablement par étapes, par régions, et pourra être fonction des classes d’âges et des pathologies associées. Il sera guidé par le contrôle aussi étendu que possible des tests sérologiques et des tests PCR, pour détecter les personnes immunisées et celles encore porteuses du virus et contagieuses à maintenir isolées. Le port du masque sera probablement imposé pour la circulation hors du domicile. D’après les spécialistes, il faudrait que 60% de la population soit immunisée pour obtenir un vrai reflux du COVID 19 : c’est dire l’importance de l’arrivée d’un vaccin. Pour certains experts, la reprise de l’activité, notamment économique, pourrait être envisagée quand le nombre des nouvelles contaminations sera nul ou voisin de 0 sur l’ensemble du territoire, soit peut-être entre le 5 et le 16 mai avec des différences entre les régions.

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