Retour sur les Journées du patrimoine
Apprendre pour la vie !

 

 

Cette année, le thème des Journées du Patrimoine, « Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie ! »,  invitait chacun à « illustrer – de manière conviviale et ludique – le potentiel que recèle le patrimoine en tant qu’outil d’apprentissage et source d’inspiration pour l’avenir ».
Se piquant au jeu, des académiciens se sont penchés sur une page méconnue mais combien précieuse de leurs archives personnelles : pour les partager avec le plus grand nombre, ils ont exhumé de fragiles objets qui parlent de la ferveur de l’enfant qu’ils étaient, des objets qui les ont vus et fait grandir.

 

Jean-Robert Pitte et ses premiers apprentissages fondamentaux

« En 1955, la classe de «  maternelle supérieure »  de l’école Saint-Joseph au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis, aujourd’hui) était tenue par les sœurs de l’ordre breton des Filles du Saint-Esprit. Avec une pédagogie douce, elles apprenaient en classe mixte à des bambins de six ans à lire et à écrire, ce qui m’a permis de sauter la classe de 11e (cours préparatoire aujourd’hui) et de conserver une année d’avance tout au long de mes études. Par chance, la seule méthode en usage était syllabique. »

 

Philippe Levillain, élève au Lycée Michel de Montaigne à Bordeaux

 

Philippe Levillain fit son entrée en 6ème nouvelle B au lycée Michel de Montaigne, à Bordeaux. Il y demeura tout au long de son secondaire, jusqu’à la Première A’, voie d’excellence où étaient enseignées les lettres anciennes et les sciences. On y apprenait le grec en déchiffrant Euripide. Il eut des compagnons célèbres comme Monseigneur Dagens, le cardinal Tauran, le Général Lejoly et bien d’autres. Il intégra par la suite l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm.
En cette rentrée, il publie Le Tableau d’honneur aux éditions Sud-Ouest, un récit autobiographique dans lequel il relate sa jeunesse dans un lycée bordelais au début des années 1950.

 

Olivier Houdé et les albums d’Alain Grée « Achille et Bergamote »

 

 » C’est à travers ces aventures d’Achille (un petit garçon de mon âge à l’époque) et Bergamote que j’ai pour la première fois découvert le monde, rêvé d’Orient, appris la carte de la Terre, ses continents et pays (album Petit Atlas). Il n’y a pas un voyage dans le monde où je n’y pense, notamment mon tout premier voyage en Inde à 20 ans. C’est aussi avec ces personnages d’Achille et Bergamote que j’ai appris à me promener en forêt avec un œil tout à la fois scientifique et poétique : apprendre les noms des fleurs, des arbres, apprendre à faire un herbier, découvrir les oiseaux de la nuit (album La Forêt). Une page de cet album, représentant une majestueuse chouette qui domine la forêt du haut d’un arbre, avec quelques petits oiseaux colorés auprès d’elle, le tout sur un ciel bleu nuit étoilé, percé d’une magnifique lune blanche aux contours turquoise, m’inspira ma toute première peinture à l’huile à l’adolescence.

Cette série d’albums d’Alain Grée chez Casterman m’a appris la curiosité, le goût des descriptions et des explications précises, schémas et photos à l’appui, que j’ai retrouvés dans mon métier de scientifique, mais aussi la rigueur des mots utilisés – la langue ! – que j’ai retrouvée dans l’écriture de mes livres encyclopédiques, tant pour les adultes (Collection Que sais-je ?) que pour les enfants sur la psychologie et le cerveau (Mon cerveau, Explore ton cerveau). Ils ont beaucoup contribué à ma vocation première d’instituteur, puis de psychologue de l’enfant et enfin de neuroscientifique. L’Académicien s’en souvient très bien et les conserve toujours dans son bureau ! « 

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