Colloque sur l’irrationalité

19-21 novembre 2019
Fondation Simone et Cino Del Duca

Fake news, antivax, peur des ondes, théories du complot … Au sein d’une société fondée sur l’accumulation des connaissances, les démonstrations irrationnelles semblent renforcées par un relativisme ambiant. Du 19 au 21 novembre 2019, 24 intervenants se réunissent en vue de dépeindre la mécanique de l’irrationalité, de sa fabrication à sa réception en passant par l’étude de la propension humaine à croire.
Organisé par Jean Baechler, sociologue et membre de l’Académie des sciences morales et politiques, et Gérald Bronner, professeur de sociologie cognitive à l’Université Paris-Diderot, cet évènement est soutenu par la Fondation Simone et Cino Del Duca. Les actes en paraîtront à la fin de l’année 2020.

Fondation Simone et Cino Del Duca
10, rue Alfred de Vigny
75008 Paris

Présentation

Les sophistes grecs déjà soutenaient que, l’homme étant la mesure de toutes choses, il n’existait aucun point de vue et d’appui permettant de distinguer objectivement le bien du mal, le vrai du faux, le juste de l’injuste… Tout et n’importe quoi peut être soutenu, à condition de le faire avec  habileté, de manière à tromper ou rallier les naïfs et les sots. Socrate s’est dressé contre cette position et la philosophie grecque a pris son envol.

Notre temps pourrait tirer le plus grand profit d’une réaction même plus modeste, car l’irrationnel a, une fois de plus, fait son grand retour, comme si le balancement entre le rationnel et l’irrationnel devait fatalement aller de l’un à l’autre, sans jamais pouvoir s’arrêter sur la position rationnelle.

Depuis un bon demi-siècle, on voit passer avec stupeur des affirmations étranges. La mythologie grecque n’est qu’une manière de voir les choses différente de la vision scientifique moderne, qui ne saurait prétendre à une grande teneur en vérités. Tout énoncé se réclamant de l’objectivité n’est qu’une ruse de la part de qui occupe le pouvoir, pour l’exercer et le garder par des tromperies déguisées en faits avérés.
La démocratie, la justice, le droit, les libertés sont des produits culturels particuliers à l’Occident, sans la moindre validité universelle, quand ce ne sont pas des ruses pour asservir le reste du monde. Le créationnisme peut se prévaloir d’une validité égale à celle des théories de l’évolution et doit être enseigné dans les écoles comme une branche d’une alternative indécidable. Le conspirationnisme sévit sur les réseaux sociaux. La vaccination provoque l’autisme et inflige d’innombrables maux, que des groupes de pressions intéressées cachent à la population. L’écologisme à la même valeur que l’écologie et doit participer à égalité avec celle-ci au débat public. Et ainsi de suite…

Bref, le subjectivisme, le relativisme et le culturalisme partent sans répit à l’assaut de l’objectivité, de l’universalité et de la rationalité.

Il serait possible et instructif de montrer qu’il en est toujours allé ainsi dans toutes les sociétés à toutes les époques.
Aujourd’hui comme hier, ce constat soulève trois questions conjointes :
– La première porte sur la propension humaine à l’irrationnel, observable tant dans l’espèce et dans ses représentants que dans les cercles culturels qui les réunissent.
– La deuxième concerne la production de l’irrationnel, ses animateurs – qu’ils soient sincères ou rusés -, ses thèmes, ses campagnes, ses manœuvres.
– La dernière s’occupe de la réception de l’irrationnel, ses canaux de transmission, ses relais médiatiques, ses séductions, ses victimes, ses conséquences.

Jean Baechler, Gerald Bronner, organisateurs.

Actes publiés aux Editions Hermann en 2021 sous le titre L’irrationnel aujourd’hui

Consulter le programme sur le site de la Fondation ou le télécharger 

 

Colloque : « L’emploi des jeunes, aujourd’hui et demain »

Depuis 1986, l’Association Jeunesse et Entreprises (AJE), fondée et présidée par Yvon Gattaz, se donne pour mission de multiplier les passerelles entre l’entreprise, l’éducation, les jeunes et leurs familles.

Durant toute une matinée, en présence d’un auditorium comble constitué d’étudiants de l’ESSEC et de professionnels de l’orientation, du recrutement et de l’emploi, une dizaine d’académiciens et de représentants du monde de l’entreprise (PDG, DRH) se sont succédé sur « L’emploi des jeunes, aujourd’hui et demain ».

Pour relever ce défi, il a été question d’intégration, de fluidité des parcours et des carrières, de formation professionnelle tout au long de la vie et d’alternance, de diversité et d’inclusion, mais aussi des nouvelles aspirations de la jeunesse, de l’importance des humanités et de nouvelles compétences, de confiance et de créativité.

Les travaux du colloque, qui était organisé conjointement par AJE et l’Académie des sciences morales et politiques, ont été ouverts par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, et par Bernard Arnault, PDG de LVMH.
Le ministre a exposé le caractère systémique de la réforme du lycée, avec une formation professionnelle profondément renouvelée et construite en dialogue avec les entreprises et les régions : développement des stages et de la mobilité, apprentissage et campus des métiers – ces « Harvard du pro » qui changent le regard sur la voie professionnelle.
Le Patron de LVMH a dit combien l’artisanat d’excellence était un secteur en plein essor, dopé par les opportunités de la mondialisation, et cité le village de l’Institut des Métiers d’Excellence LVMH, forum national d’orientation et de recrutement en alternance ouvert à tous les talents, à Montfermeil / Clichy-sous-Bois.

En concluant la matinée, le chancelier Xavier Darcos a rappelé que l’Institut, en accueillant des fondations, peut attester que les personnes qui réussissent ont pour point commun d’avoir créé à partir de leurs talents et d’y avoir cru. Le monde qui se dessine demande une adaptabilité renforcée, qui exige en retour que les jeunes s’assurent de leur socle de savoir, de leur goût de la connaissance, d’une conscience grandissante des valeurs et d’une confiance dans l’avenir dont ils sont les acteurs.  

Photos de l’événement

Compte rendu du colloque dans la revue Monde des grandes écoles

Actes du Colloque (N°2 des Cahiers d’AJE) 

Colloque international « Démocratie et liberté » – 20 et 21 mai 2019

Institut de France, 20 mai 2019
Fondation Simone et Cino Del Duca, 21 mai 2019

Démocratie et liberté
Les peuples modernes à l’épreuve de leurs contradictions

Colloque international organisé par l’Académie des sciences morales et politiques,
avec le soutien de l’Institut de France et de l’Institut Thomas More

Naguère présentée comme l’horizon politique indépassable des sociétés humaines, la démocratie libérale est entrée dans une période de turbulences caractérisée, dans les pays occidentaux, par une crise de confiance réciproque entre gouvernants et gouvernés et, ailleurs dans le monde, par la montée en puissance de modèles alternatifs, autoritaires ou illibéraux.

Pour prendre la mesure de ce phénomène et en tirer les leçons pour l’avenir de la société, Chantal Delsol et Giulio De Ligio ont sollicité des chercheurs et observateurs du monde entier. Les résultats de cette vaste enquête internationale, qui a sollicité 65 contributeurs, viennent de paraître aux éditions du Cerf sous le titre : La démocratie dans l’adversité. Dans le sillage d’une première rencontre tenue le 27 mai 2018 sur « Les peuples et les élites dans la démocratie contemporaine », un colloque international se tient les 20 et 21 mai à l’Institut de France et à la Fondation Simone et Cino Del Duca pour prolonger les réflexions contenues dans l’ouvrage et ouvrir des pistes à la résolution des tensions entre démocratie et liberté.

Programme complet et inscriptions sur cette page.