La Séparation en province

Conférence nationale
des Académies des Sciences, Lettres et Arts

sous la direction de
M. Michel Woronoff

Préface de M. Pierre Messmer,
Chancelier de l’Institut

Et si le sort de la loi de 1905 s’était joué en province ? Cet ouvrage réunit les actes d’une journée d’études organisée par la Conférence nationale des Académies des Provinces, dans le cadre du centenaire officiel de la loi de 1905. Chaque académie provinciale a chargé l’un de ses membres d’étudier la Séparation dans sa région ou sa ville. L’ensemble donne une vision nouvelle et riche du débat politico-religieux qui a accompagné l’élaboration et surtout l’application « sur le terrain » de la loi de 1905. Méconnus ou même inconnus, ces épisodes de l’histoire de France éclairent l’histoire de la laïcité au niveau national.

 

Présentation de l’éditeur…

 

Les lois dont on parle le plus ne sont pas celles qu’on connaît le mieux. Sait-on par exemple, que le mot « laïcité » ne se trouve pas dans la loi de 1905 ? Il y est question de la Séparation, de libre exercice des cultes, de liberté de conscience, d’associations cultuelles, de lieux de cultes et même de police des cultes. Et pourtant, nul ne peut contester que cette loi demeure l’acte fondateur et la grande référence de la « laïcité à la française ».

La Troisième République a commencé par séparer l’École de l’Église, avec Jules Ferry, avant de séparer les Églises de l’État, avec Aristide Briand, Émile Combes, Jean Jaurès. Cet ouvrage, par un récit simple, accompagné de documents et abondamment illustré, fait revivre l’histoire de la loi de 1905 et reconstitue son époque.

Mais il offre bien plus que cela. La laïcité ne s’est pas faite en un jour. La Séparation doit être resituée non seulement dans son contexte, mais aussi sur la longue durée. Telle est l’originalité et la nouveauté de ce livre : le « livre du centenaire ».

En trois parties, il retrace toute l’histoire de France sous l’angle des rapports entre le pouvoir politique et les religions. D’abord en parcourant les siècles de la monarchie catholique à la République laïque. Puis en relatant les épisodes de la Séparation, du conflit violent à l’équilibre républicain. Enfin en suivant les relations de l’État avec les cultes depuis un siècle jusqu’à nos jours.

Ce retour sur les siècles passés conduit au seuil de l’actualité et permet de la comprendre. Confrontée à de nouveaux défis, quelles réponses la société saura-t-elle puiser dans l’histoire si riche, si mouvementée et si singulière de la « laïcité à la française » ?

L’Académie des sciences morales et politiques, chargée par l’Etat d’organiser le centenaire officiel de la loi de 1905, a tenu à associer la Conférence nationale des Académies des Sciences, Lettres et arts à son important travail historique de l’année 2005. Ce l ivre réunit les actes du colloque des 4 et 5 novembre 2005, sur le thème : « la Séparation en province ».

La commémoration du centenaire de la Séparation ne pouvait raisonnablement séparer l’histoire nationale de l’histoire locale. Les hommes politiques qui ont élaboré la loi de 1905 étaient bien conscients que le sort de la grande réforme se jouerait in fine, en province.

Les mêmes questions que chacun se posait en 1905 ont guidé les vingt-deux acteurs de ce livre en 2005 : suffit-il de voter une loi à Paris, dans l’enchevêtrement des enjeux politiques et des intérêts de partis, pour que la séparation des Eglises et de l’Etat soit acceptée par la population ? La loi risque-t-elle d’amener la France au bord de la guerre civile ? En suivant, grâces aux sources locales, les répercussions en province des longs débats de la Séparation, puis en évaluant les tensions qui ont accompagné l’application de la loi — notamment les fameux Inventaires —, les études réunies dans ce recueil permettent de mieux comprendre la portée réelle de la loi de 1905 sur la société française.

 

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