Les conditions du redressement productif français

Séance du lundi 18 février 2013

par M. Jean-Louis Beffa

 

 

Le constat sur le recul économique français est clair. Il suffit de rappeler un seul chiffre, si l’on veut prendre la mesure du décrochage français. La balance commerciale, encore positive à la fin des années 1990, accuse un déficit de plus de 67 milliards d’euros. Tous les indicateurs montrent que la France n’a cessé, depuis une décennie, de perdre des places dans la compétition mondiale entre Etats, via leurs entreprises. Il est vrai qu’elle n’est pas la seule. La Grande-Bretagne, par exemple, a suivi la même trajectoire.

Le problème français paraît particulièrement durable et profond. Puisque ma communication concerne le redressement productif, je concentrerai mon analyse sur l’industrie et sur le déficit extérieur, c’est à dire sur la perte de compétitivité de la France.

La France a bien sûr d’autres problèmes majeurs tels que le chômage, mais la solution passe dans ce cas pour l’essentiel par le développement des services, tâche sans doute plus facilement à la portée de notre pays.

La perte de vitesse industrielle ne peut que frapper l’observateur. En dix ans, la part de l’industrie dans la richesse produite a diminué de 30% et l’emploi industriel de 20%. La part de la France dans les exportations mondiales a considérablement décru. La France a, durant la dernière décennie, renoncé à son ambition industrielle, tout en perdant de son goût pour la science. Sur les 46 conseils interministériels de la première année du septennat de Georges Pompidou, 25 conseils furent consacrés à l’industrie. Combien aujourd’hui ? Autre exemple : en 2000, la France comptait plus de 135 000 entreprises exportatrices, contre moins de 119 000 aujourd’hui.

Il faut tout d’abord faire observer, car cela est peu reconnu, que le problème n’est pas celui de toute l’industrie. Il existe en effet tout un pan important de l’industrie française qui, lui, réussit à tirer profit de la mondialisation des économies. Il est en effet essentiel de distinguer les entreprises exerçant un métier mondial – comme dans les secteurs des biens d’équipement ou des logiciels par exemple – et celles exerçant un métier régional – comme le ciment ou la laine de verre, protégés de la concurrence des pays émergents par le coût du transport. Ces entreprises, aux marchés larges, abritées de la concurrence mondiale, comme Lafarge, Saint-Gobain, Air Liquide ou GDF SUEZ, ont su se donner une dimension internationale à partir de leur base française.

Le vrai problème français est à chercher du côté de ces entreprises qui se trouvent directement confrontées, dans l’exercice de leur métier, à la concurrence mondiale. Les exemples de recul se multiplient ; l’industrie automobile nationale apparaît comme le cas le plus frappant. Mais, au-delà de l’automobile, les grandes réalisations industrielles, issues du grand effort fait de 1965 à 1981, sont aussi à la peine. Dans le secteur des transports ferroviaires, la concurrence fait rage et fragilise nos positions. La percée chinoise dans le domaine des trains à grande vitesse en est la dernière illustration. L’excellence nationale dans l’énergie nucléaire fait face à une importante remise en cause, que n’accentuent qu’un peu plus les annonces de report et de surcoût dans la construction de la centrale de Flamanville – qui tranchent avec l’absolu respect chinois des délais de construction du même type d’usine, à savoir l’EPR. Nos compétences dans les grands programmes sont donc en danger.

Certes, il est encore possible de compter sur les performances d’une grande part de notre industrie agro-alimentaire exportatrice et sur les réussites de l’aéronautique, mais nos domaines d’excellence industrielle se réduisent comme peau de chagrin.

Cette situation, marquée par la faiblesse de notre industrie à métier mondial et la force de nos positions dans les métiers régionaux, s’accompagne d’un phénomène de nature davantage politique : le désintérêt croissant de bon nombre de grandes entreprises, principalement à métier régional, pour leur pays d’origine. La France représente une part de plus en plus faible du chiffre d’affaires de ces grands groupes qui réussissent au-delà de nos frontières. On constate ainsi un divorce croissant entre les préoccupations et les investissements de ces grandes entreprises et l’intérêt national. D’une part, ces grands groupes, qui sont les plus solides, ont les yeux tournés vers les pays émergents. De l’autre, les hommes politiques et les pouvoirs publics concentrent leur attention sur les sociétés les plus ancrées territorialement, les PME, desquelles elles escomptent un sursaut de l’emploi, mais qui ne sont pas décisives, puisque la majorité de nos exportations sont le fait des grandes entreprises.

En tout cas, l’industrie exportatrice doit être le premier levier du redressement productif. Mais il ne faudrait pas faire l’impasse sur l’une des composantes essentielles de compétitivité: l’énergie. Notre époque est celle de l’énergie chère. Et la réévaluation à la hausse des ressources, grâce notamment aux découvertes en gaz et pétrole non conventionnels, n’a pas été suivie par une chute significative des prix (excepté pour le gaz aux Etats-Unis), compte tenu de l’importance de la demande mondiale. L’énergie est l’un des tous premiers terrains de la compétition mondiale.

L’Europe et la France sont en train de perdre cette compétition pour plusieurs raisons. La première raison tient à l’approche de la Commission européenne. L’énergie se situe, par excellence, au cœur de la construction européenne. II en est ainsi depuis la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (C. E. G.A.).

A l’origine de ce projet, figurait un double objectif : garantir la sécurité d’approvisionnement des économies européennes en plein redressement ainsi qu’une énergie compétitive. Aujourd’hui, l’Europe envisage tout autrement les questions énergétiques. La Commission européenne se focalise sur la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en place d’un marché européen intègre et concurrentiel.

Le résultat est aujourd’hui peu convaincant : une énergie toujours plus chère combinée au retour du charbon en Europe, l’énergie fossile la plus polluante, et ce en dépit des objectifs affichés de lutte contre le réchauffement.

Il conviendrait, au contraire, de réorienter nos politiques énergétiques en privilégiant une énergie dont l’approvisionnement soit sûr et qui soit vendue à l’industrie particulièrement électro-intensive au plus bas prix possible, ce qui n’est pas le cas en particulier en France.

Autre exemple : l’impossibilité d’un débat apaisé et rationnel sur le potentiel des gaz de schiste en France. Dans le pays des Lumières, c’est le retour à un obscurantisme qu’on pensait ne jamais revoir. Lorsque l’on sait que, sans tenir compte de la facture énergétique, notre déficit commercial ne serait que de 15,3 milliards d’euros et non près de 70 milliards, on ne peut considérer cette attitude comme anecdotique et secondaire.

Les prises de position idéologiques ne s’arrêtent pas là, en matière énergétique. Les énergies renouvelables sont un grand mythe trop ignoré. C’est le second obscurantisme énergétique français – et également européen. Elles présentent des inconvénients majeurs passés sous silence. Leur surcoût doit en effet être compensé par des subsides qui renchérissent considérablement le prix de l’énergie. Elles ne permettent, par nature, qu’une production intermittente et nécessitent, par conséquent, un système très onéreux de capacités de soutien en cas d’absence de vent ou de soleil. Elles entraînent enfin des problèmes de stockage qu’il est impossible, pour le moment, de résoudre.

Il y a donc des actions essentielles à mener dans le domaine de l’énergie. Toutefois, la solution au mal français passe surtout par une politique industrielle efficace s’attachant principalement aux grandes et moyennes entreprises exportatrices à métier mondial, avec pour objectif de faire a nouveau concorder intérêts industriel et national.

Quelle politique faut-il alors mener ?

Avant d’en venir aux propositions, il est nécessaire de porter notre regard au-delà de nos frontières pour repérer quelle compétitivité ont réussi à bâtir les vainqueurs de la mondialisation et quels sont les défis qu’ils nous adressent.

Il s’agit de prendre d’abord acte du nouvel environnement économique mondial. La concurrence ne prend plus la forme d’une compétition entre entreprises devant se conformer à des règles du jeu comparables. La concurrence est dorénavant celle des Etats avec leurs règles propres qui rivalisent par l’intermédiaire de leurs champions nationaux. Depuis l’ouverture des pays communistes à la mondialisation, le monde d’hier, celui entre pays de l’OCDE sous leadership libéral anglo-saxon, est révolu. L’extension de l’économie de marché a fait apparaître de nouveaux acteurs capables d’associer aux bas coûts les acquis de systèmes de formation efficaces hérités de l’ère communiste.

Ces nouveaux entrants du capitalisme nous posent des défis inédits. Le premier, le plus récent, le plus considérable et le plus durable est évidemment le défi chinois, qu’il est difficile de résumer en quelques mots. Sa force est qu’il est tous azimuts. Le premier avantage de la puissance chinoise est de réussir à coupler continuité et vitesse d’adaptation. Il profite d’une grande stabilité politique, comme le récent renouvellement des dirigeants vient de le montrer. Mais cette stabilité ne l’a pas empêché jusqu’à présent de s’adapter rapidement aux nouvelles difficultés, aussi bien énergétiques que militaires, sociales ou monétaires. Les solutions trouvées ne sont pas des palliatifs. Le deuxième avantage tient à son système économique dual. D’un côté, la puissance publique qui se concentre sur les grands programmes, comme dans la défense, les télécommunications, l’énergie, le transport, avec des sociétés publiques de plus en plus efficaces, innovantes et mondialisées. De l’autre, un secteur privé extrêmement actif et tourné vers les secteurs non stratégiques. La concurrence chinoise constitue donc un défi auquel il est difficile de répondre, dans la mesure où il allie la quantité – effet de masse démographique, taille du marché intérieur (plus de la moitié du marché mondial dans de nombreux cas), montant des investissements et, maintenant, la recherche de la qualité. L’économie chinoise quasiment dans son ensemble poursuit une stratégie, d’une rapidité encore jamais vue, de montée de gamme technologique. L’industrie chinoise assure ainsi déjà le leadership mondial dans les centraux téléphoniques ou les énergies nouvelles et bien d’autres domaines.

A côté de la puissance chinoise, le défi indien fait pâle figure sauf dans les services informatiques. La croissance demeure limitée et le potentiel économique sous-exploité. L’Etat démocratique, souvent inefficace et corrompu, ne parvient pas à résoudre les faiblesses structurelles du pays. Le manque de développement des transports entrave le commerce extérieur indien, grevé par l’inefficacité de l’approvisionnement énergétique. Enfin, l’Inde n’a pas su faire correspondre à son profil démographique son modèle économique. Les succès indiens donnent l’image d’isolats dans une situation encore de grande pauvreté.

La Corée du sud connaît, au contraire, un plein succès. Les résultats coréens dans des secteurs comme l’industrie navale, l’électronique ou la construction automobile donnent une idée de l’efficacité du modelé coréen. II conjugue d’abord la sophistication de la gestion occidentale avec une connaissance des marchés internationaux plus approfondie et une courbe d’expérience plus longue que le concurrent chinois, et un mode de gestion plus moderne et plus efficace. Le modèle coréen associe ensuite le meilleur de l’économie chinoise et de l’économie japonaise : il met en commun l’ardeur à la tâche, la culture de la compétitivité coût et la réactivité chinoise d’un côté, la culture de l’innovation nippone et la priorité attribuée au long terme de l’autre. C’est pour ces raisons que les conglomérats coréens, les chaebols, sont aujourd’hui parmi les firmes les plus performantes au monde. Ces entreprises comme Samsung, Hyundai ou Daewoo, totalisent environ 60% du PIB coréen.

Face aux succès chinois et coréens, il s’agit de ne pas sous-estimer la concurrence japonaise et sa faculté de rebond. Le modèle japonais est original, en ce que le rôle de l’Etat se limite à créer les conditions de fonctionnement de l’économie tout en déléguant le premier rang aux grandes entreprises. Malgré son échec dans le secteur de l’électronique grand public, le Japon occupe toujours des positions technologiques inexpugnables dans de nombreux secteurs. Misant sur le sens du sacrifice et de la solidarité toujours vigoureux des citoyens japonais – comme l’ont montré les réactions à la catastrophe de Fukushima –, le Japon sait s’adapter. Pour preuve, la révolution en cours de sa politique monétaire ou le durcissement de son discours militaire face à la menace chinoise.

Enfin la grande concurrence à laquelle l’Europe et la France restent confrontées est celle des Etats-Unis dont le redressement économique est amorcé depuis peu. On peut s’étonner de sa rapidité, comme dans le secteur énergétique. Les leviers en restent inchangés, recours à l’immigration, foi dans le progrès et la technologie, exploitation de l’espace et du sous-sol. La réindustrialisation qu’autorise la nouvelle donne énergétique américaine a toutes les chances de n’être cependant que partielle. Les Etats-Unis continuent à faire le choix des services et non de l’industrie. Ils ne semblent pas non plus prêts à lutter contre leurs défauts les plus profonds : le déficit commercial et l’ampleur des inégalités. Les Etats-Unis sont en train d’accepter une situation de leadership mondial partagé avec la Chine. Avec un point commun, pour les deux, l’Europe et la France deviennent des acteurs secondaires de la donne mondiale.

De ce tour d’horizon rapide des nouvelles concurrences, il est possible de dégager plusieurs leçons de réussite. Le rôle de l’Etat stratège est primordial. Une balance positive des échanges est une priorité. Une énergie compétitive est une nécessité. Une vision de long terme, une politique d’innovation, une forme de consensus social et une place forte réservée à l’industrie sont des conditions de croissance indispensables.

Comment la France peut-elle parvenir à s’insérer dans ce nouveau contexte et y trouver sa place ?

Une Europe efficace et définitivement sortie de crise est nécessaire au redressement français, même si elle n’est pas suffisante. Les mesures heureusement prises par la Banque centrale européenne et les récentes annonces de la Grande-Bretagne quant à la poursuite de son destin européen dessinent l’esquisse d’un chemin.

L’Europe qui se dégage, dès à présent, est une Europe à deux vitesses. D’une part, l’Europe des échanges et des frontières. De l’autre, l’euro-Europe. Cette dernière, centrée sur le duo franco-allemand, intégrant l’Italie, l’Espagne et bientôt la Pologne doit approfondir son rapprochement. Les institutions actuelles ne sont pas adaptées à cette évolution et à l’apparition d’une double Europe. Les politiques de la concurrence ou de l’énergie par exemple doivent être complètement repensées.

Une convergence franco-allemande est dans les intérêts de chacun. L’Allemagne ne peut évoluer durablement avec, à ses côtés, une France durablement en crise. Elle ne peut gagner, dans la compétition mondiale, sans une monnaie européenne stable. C’est pourquoi, dans la grande négociation qu’elle engage avec l’Allemagne, la France n’est pas aussi mal placée qu’on pourrait le croire. L’Allemagne fera des sacrifices pour garder l’euro. Cette négociation est, pour la France, une occasion de réforme supplémentaire.

L’objectif de restauration de notre balance des paiements doit être la clef de voûte de toute notre politique économique.

Il est possible de jouer sur deux formes de compétitivité. La première est la compétitivité dite coût. Elle ne doit pas être négligée ; il y aurait tout à gagner à supprimer une anomalie française : la part excessive des charges sociales pesant sur les salaires. L’instauration du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) va dans le bon sens, même si la base choisie, la masse salariale, aide surtout les entreprises de service ; il aurait en fait fallu retenir les immobilisations comme base pour soutenir vraiment l’industrie. Mais la compétitivité coût ne suffira pas. Il convient de l’accompagner, et c’est là l’essentiel de la tâche, d’une compétitivité hors coût.

Pour cela, l’Etat peut agir, sans nécessairement mener une politique dispendieuse. Il faudra naturellement redresser l’emploi. La croissance des emplois viendra principalement des PME et des services ; l’Etat a fort à faire à alléger les procédures et libérer l’esprit d’entreprendre. Mais il ne s’agit pas là, véritablement, de relance industrielle. La nouvelle politique de rupture à conduire en la matière, doit porter sur les relations sociales, l’innovation et la gouvernance des entreprises avec des actions qui relèvent de l’Etat.

Dans une situation de sacrifices, le dialogue social doit trouver un nouvel élan. Les économies aujourd’hui prospères prennent place dans des sociétés du consensus. La France doit acquérir une culture du dialogue et de l’effort partagé.

Il est bien de faire enfin siéger, au conseil d’administration des entreprises, des représentants des salariés, comme l’a proposé le gouvernement, mais il aurait été utile d’y faire aussi siéger des représentants désignés des confédérations syndicales. Ces représentants participeraient ainsi à la stratégie de l’entreprise, comme c’est le cas en Allemagne pour les syndicats de branche, et seraient davantage prêts à un partage des efforts à consentir.

La deuxième voie de redressement économique revient à améliorer la politique de soutien à l’innovation. Le crédit impôt recherche est un acquis indéniable et le sanctuariser était à l’évidence utile. Mais l’argent public devrait aller davantage vers les secteurs exposés, dans des logiques de partenariat associant les centres de recherche publics des PME et les grands et moyens groupes exportateurs français.

La troisième action à mener correspond à la réforme de la gouvernance de nos entreprises afin de favoriser un actionnariat de long terme. Les entreprises ont besoin, par-dessus tout, de mener leur stratégie dans un cadre actionnarial stable. Les leviers de réforme sont assez simples : l’attribution de droits de vote doubles après une certaine durée de détention, une forte taxation des plus-values de cession après une courte durée de détention pour décourager l’actionnariat opportuniste ou volatile, la protection contre les OPA hostiles et les contrôles rampants. Toutes ces réformes peuvent être mises en œuvre dans le respect des règlementations européennes.

La France doit enfin résoudre ses problèmes énergétiques. Les solutions sont connues. Reste à les appliquer. Le soutien à la filière nucléaire doit être réaffirmé. Nos champions nationaux souffrent des nouvelles concurrences coréennes ou chinoises. Le nucléaire, qui permet une électricité bon marché, demeure l’un de nos derniers avantages compétitifs. Autoriser des missions d’exploration du potentiel français en ce qui concerne les gaz de schiste est un autre axe nécessaire de politique énergétique. Enfin, dans la lutte contre le réchauffement climatique, l’importance du levier de l’efficacité énergétique devrait être reconsidérée – la France détenant dans le domaine industriel des atouts avec l’apport d’un leader mondial comme Saint-Gobain.

Enfin, la politique des énergies renouvelables est à réviser, en privilégiant les énergies les moins onéreuses – comme l’éolien terrestre ou la biomasse.

La France doit choisir sans attendre un capitalisme adapté au contexte mondial, respectueux à la fois de l’intérêt de l’actionnaire et de l’intérêt national. Les entreprises sont devenues le fer de lance de la compétition entre Etats. Les réformes nécessaires doivent s’inscrire dans un horizon de moyen terme, qui ne se contente pas d’un retour précipité et étouffant aux équilibres budgétaires. Le véritable enjeu du renouveau tient bien davantage à la conclusion d’un pacte productif national.

Le nouveau monde issu de la mondialisation est celui de la concurrence entre les Etats, qui rouvrent à partir du modèle de capitalisme qu’ils choisissent d’appliquer. Ces choix institutionnels conditionnent les stratégies et la performance de leurs champions nationaux qui mettent en œuvre à l’exportation, là ou se joue cette compétition des Etats, l’avantage compétitif de leur pays. Pour mener à bien un redressement productif, c’est de ce changement institutionnel que la France a besoin de façon urgente.

A l’Etat d’agir !