Séance du lundi 18 octobre 2010
par M. Henri Pigeat,
Président du Centre de Formation des Journalistes
La démocratie ne va pas bien et les médias en seraient largement responsables.
La cause est entendue, de l’extrême gauche à l’extrême droite. Un défunt professeur au Collège de France en a prononcé naguère le verdict sans appel, secrètement approuvé, il faut bien le dire, par le plus grand nombre, même si personne ne manque jamais d’affirmer qu’une presse libre est une condition nécessaire de la démocratie.
Si le mal ne tenait qu’à des abus de pouvoirs des médias, encouragés par leur toute puissance apparente, une réglementation plus stricte de leurs responsabilités réglerait peut être la difficulté. Le remède se révèle hélas souvent pire que le mal. Trop encadrée, la liberté d’expression se meurt et, avec elle, la démocratie.
L’ambiguïté qui caractérise le mot « medias » ne simplifie pas l’analyse du problème. Venue de l’américain « mass medias », l’expression a dépassé son sens technique originel pour devenir l’appellation générique de multiples modes de diffusion, écrits et audio visuels, de moins en moins homogènes et aux définitions incertaines, d’autant plus que sous l’effet d’innovations techniques répétitives ils ne cessent de se transformer et de se recomposer.
Les médias deviennent synonymes de pléthore envahissante de messages, du fait de l’abolition des distances et des délais. Se développant en réseaux, ils n’offrent plus seulement aujourd’hui une diffusion de nouvelles, mais une possibilité de dialogue entre des émetteurs et des récepteurs qui peuvent désormais participer à la circulation des informations. Ils agissent enfin principalement par des images qui, en supplantant l’écrit sur papier, transforment la nature de l’information.
Comment, dès lors, ne pas se demander si les médias continuent à servir le fonctionnement de la démocratie, comme la presse commença à le faire il y a cinquante ans ? Dans les mutations actuelles, la réponse ne peut être que nuancée, d’autant plus que le concept de démocratie se complique lui même pour répondre à des attentes sociales croissantes, aussi exigeantes que difficiles à définir.
Pour s’en tenir aux éléments essentiels de la démocratie, les médias contribuent indubitablement à transformer ce régime, dans son fonctionnement comme dans ses fondements et son expression. Ils n’en tirent cependant guère une véritable position de pouvoir, car leur logique désormais prioritairement technique et commerciale érode progressivement la vieille légitimité civique qu’ils tenaient de la presse.
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Les médias contribuent à transformer la démocratie, dans son fonctionnement, mais aussi dans ses fondements et son expression.
Face au poids des médias, les trois pouvoirs politiques institutionnels peinent à sauvegarder leur efficacité et leur légitimité.
Aux Etats Unis, la Présidence, le Congrès et les partis politiques doivent composer depuis plusieurs mois avec une nouvelle force non prévue par les Pères fondateurs de la constitution, les « tea parties » dont la spontanéité revendiquée relève surtout de l’utilisation intensive de l’Internet. En France, l’intéressante participation de lycéens aux manifestations actuelles contre la réforme des retraites est, de même, le produit d’une efficace utilisation du réseau « Facebook ».
En 2006 , une loi votée par notre Parlement pour établir un « Contrat de Première Embauche » (CPE) avait été suivie d’une surréaliste « promulgation suspensive », sous la pression de manifestations d’étudiants toujours minoritaires, mais intensément orchestrées par les médias audiovisuels.
Dans le domaine judiciaire, l’affaire Bettencourt-Woerth se développe depuis plusieurs mois dans les médias, bien avant d’accéder au prétoire et exige des avocats des talents de communication pour l’instant plus déterminants que leurs compétences juridiques.
Le débat sur les retraites illustre plus largement une évolution vers une démocratie quasi directe. A partir d’une question initialement technique et financière sur les régimes de pensions, parfaitement traitable dans une discussion parlementaire, quelques mois de manifestations et de débats hautement médiatisés ont ouvert un débat national sur le caractère pénible du travail, la vie professionnelle des femmes, la protection de la maternité, l’injustice sociale, l’avenir des jeunes et finalement à la confiance accordable au Président de la République. Le débat démocratique y gagne sans doute, au seul petit inconvénient de retarder et compliquer fortement la décision sur une question dont l’absence de réponse compromet dangereusement le crédit international de nos finances publiques.
Sans révision constitutionnelle formelle, notre démocratie semble entrer peu à peu dans une sorte de « manifestocratie médiatique ». Le premier pouvoir devient celui de la rue associée à la caisse de résonance des médias. Le pouvoir exécutif est invité à réagir aux émotions publiques. Le pouvoir judiciaire doit dépasser l’obligation bien démodée de sérénité pour se soumettre à l’opinion immédiate. Le pouvoir législatif n’aura bientôt plus que la capacité de formaliser des décisions déjà prises… « démocratiquement ».
Ce transfert croissant de l’action politique vers les médias a certes l’inconvénient de sacrifier quelques garanties et équilibres qui caractérisaient jadis la démocratie, mais il donne aux citoyens le sentiment de participer directement au gouvernement, ce qui semble devenir une priorité de moins en moins discutable.
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Dans l’opinion publique structurée par le nouveau système médiatique, le pluralisme est renforcé puisque les minorités l’emportent souvent sur la majorité.
Par l’invention de la représentativité, la démocratie moderne a su adapter à des communautés nombreuses la vieille formule de décision politique directe de l’ Agora athénienne. Elle a, par là même, permis de synthétiser les intérêts particuliers dans une « volonté nationale » traduite par des élections et entretenue par une opinion publique qui s’exprime, non exclusivement mais notamment, par la presse.
Cette opinion a longtemps été reconnue comme plutôt sage, car elle mûrissait assez lentement, au rythme de l’écrit. Tout ceci est désormais caduc. En intervenant dans le temps court, les médias audiovisuels et l’Internet donnent, par leur nature même, une place déterminante aux émotions et passions du jour. Ils favorisent de la sorte, une opinion que le sociologue Mac Luan aurait pu qualifier de « chaude », construite principalement sur les réactions spontanées du public, comme en rendent d’ailleurs assez bien compte les sondages .
Cette nouvelle opinion publique a des caractères novateurs. Le présent est libéré d’encombrantes entraves, comme le poids du passé et le souci de l’avenir. La continuité et la cohérence de la communauté peuvent y perdre, mais l’individu est plus libre.
Elle est représentative d’un plus grand nombre d’intérêts divers . Les médias sont ainsi enrichis de nouvelles sources, « les associations », « les ONG » (Organisations Non Gouvernementales), « les experts ». Chacune de ces sources peut être citée sans perdre du temps à justifier sa réalité ni sa compétence. Dans le nouvel « espace public » numérique, c’est le savoir-faire médiatique et non la représentativité qui détermine la légitimité.
L’opinion actuelle est enfin infiniment plus vive et tonique que l’ancienne. Les nouveaux médias, réseaux, « blogs » et « webs » divers inventent un ton de contestation et de revendication qui s’impose aux médias traditionnels et ne manque pas de rendre plus intéressant le débat public. Cette liberté d’expression renforcée a d’autre part le mérite de constituer une opportune soupape de décompression pour les inévitables excès de vapeurs sociales.
Il ne reste plus qu’à trouver le bon équilibre entre la multiplicité des souverainetés individuelles et la souveraineté nationale.
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Le discours public se modernise lui aussi, en s’alignant sur le style et surtout sur le temps des médias, grâce à une nouvelle forme de « communication » venue de la publicité.
Les gouvernants cherchent souvent à peser sur les médias, mais ils en subissent aussi nettement l’influence. A la télévision, un message doit « faire spectacle » pour être efficace. Il doit donc être bref et simple. Le but est d’imprimer dans les esprits des formules faciles à comprendre et des images frappantes. Dramatique ou léger, il ne peut s’accommoder de trop de nuances ni d’arguments excessifs qui exigeraient du public un effort trop contrasté avec les divertissements et la publicité qui constituent l’essentiel des programmes. Cela aurait d’autre part l’inconvénient d’en exclure les masses, au profit de la seule élite instruite.
César, Churchill et le Général de Gaulle avaient su utiliser les médias de leur temps pour porter leur discours. Aujourd’hui, le discours public cherche l’efficacité en se mettant au service des programmes de télévision. Il n’y a plus d’obstacle à ce qu’un ministre participe démocratiquement à des émissions légères ou comiques, depuis qu’un animateur de télévision s’était élégamment assis sur la table du Président Mitterrand. Si celui-ci ne renouvela jamais l’expérience, sans doute cela ne fut-il du qu’aux restes d’une éducation ancienne, de l’époque où les gouvernés n’étaient pas encore les égaux légitimes des gouvernants.
Les médias obligent le politique à oublier son rythme, insupportablement lent, pour s’aligner sur le leur qui est celui de la vie. Il en résulte d’amusants aller et retours, des lapsus et des improvisations qui animent le débat public et captent mieux l’attention des foules.
Les anciens attachés de presse sont devenus inutiles puisque le temps n’existe plus pour expliquer les politiques. Ils ont été opportunément remplacés par des « conseillers en communication », aptes à réagir immédiatement à toute alerte, à discerner les thèmes qui font vibrer l’air du temps, à trouver les « petites phrases » qui font mouche et à inventer des « évènements » propres à mobiliser les médias.
Loin de la vieille propagande, de fâcheuse mémoire, la « communication politique » agit dans la douceur et la subtilité, voire dans l’humour. Son propos n’est pas de détruire la liberté de pensée, mais d’épargner au public les fatigues de l’esprit critique et d’aider le citoyen à devenir un consommateur heureux de messages publics.
En se perfectionnant trop, ce système peut certes affecter la rationalité du dialogue public, voire la confiance entre gouvernés et gouvernants. Nul doute cependant que les progrès constants des sciences psycho-sociales ne permettent rapidement de pallier cet inconvénient collatéral.
L’ironie de certaine des remarques qui précèdent n’a évidemment pas pour but de nier la réalité des problèmes posés par l’évolution des médias, mais de poser la question de leur portée. Pour qu’un transfert d’autorité politique s’opère vers les médias, il faudrait en effet que ceux-ci soient ou deviennent un pouvoir. Or, rien n’est apparemment moins sûr.
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Les médias ne deviennent guère un pouvoir car leur logique désormais prioritairement technique et commerciale érode progressivement la vieille légitimité civique qu’ils tenaient de la presse.
Malgré leur omniprésence et leur puissance, les médias d’aujourd’hui ont une influence moins politique que la presse d’hier.
La nébuleuse des médias n’a évidemment aucun centre. Leur diversité et leurs contradictions les empêchent d’être la force collective que l’on veut croire.
Si chaque média a une identité, elle est de moins en moins fréquemment politique. Chacun d’eux est de toute façon en train de perdre sa propre consistance, sous l’effet des « moteurs de recherche ». Ces derniers sont supposés renvoyer à chaque lecteur ou spectateur la sélection des nouvelles. En fait, le choix résulte souvent moins de jugements personnels que du jeu d’automatismes informatiques indexés sur des audiences publicitaires. Les fameux moteurs limitent donc les éventuels pouvoirs des médias. Ils jouent en fait le rôle de « désagrégateurs » de publications. Capteurs de publics et de ressources, ils sont aussi destructeurs de lignes éditoriales et a fortiori politiques.
Le journal d’autrefois fédérait les communautés. Les médias audiovisuels et l’Internet favorisent l’isolement de chaque individu, au point que celui-ci doit chercher des « amis » virtuels sur les réseaux « sociaux ». C’est un autre pouvoir perdu pour les médias classiques, sauf à retrouver sur ces réseaux de nouvelles influences politiques encore peu claires.
Il n’est pas certain que l’image, forme désormais dominante de l’information, accroisse le pouvoir des médias. Sans doute élargit-elle, dans l’absolu, la richesse d’expression. Son utilisation en flux ininterrompus, rapides et fragmentés laisse des impressions, mais elle n’influence guère le public dans ses analyses et ses jugements. Elle suscite parfois la fascination, mais souvent aussi l’indifférence ou le rejet.
Malgré la prophétie d’André Malraux, la télévision n’a pas mis Molière ni Victor Hugo au contact du plus grand nombre, mais seulement hissé au rang de programme culturel la parlotte généralisée(« talk show » en langage télévisuel), sans pouvoir malheureusement restituer la chaleur conviviale du café du commerce.
La relégation de l’écrit au second plan affaiblit, elle aussi, le poids politique des médias. Toute lecture invite à interpréter et à imaginer. Elle oblige au jugement, donc à la raison. Elle est occasion de dialogue avec l’auteur. De cet acte intellectuel, élémentaire en apparence, mais très riche en fait, la Troisième République avait su faire une formidable école de démocratie dont les médias actuels s’éloignent de fait.
En oubliant chaque jour un peu plus le modèle de la presse écrite et en prêtant plus d’attention au commerce qu’à l’information, les médias modernes s’exposent donc de moins en moins à la critique d’être un pouvoir, ni même un de ces contrepouvoirs dont la démocratie a toujours besoin. Au mieux peuvent-ils prétendre au rang d’anti pouvoirs.
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Il n’est plus certain que l’information, une des bases de la citoyenneté, constitue toujours une priorité pour la majorité des médias.
La valeur de l’information dépend d’abord de son indépendance, et les médias n’ont jamais eu d’autre moyen que l’argent pour échapper à la tutelle du pouvoir politique. Un certain équilibre entre la vente de l’information et la publicité leur a procuré une protection relative contre une influence trop marquée des intérêts économiques. La règle d’or de la presse a ainsi longtemps été que l’argent ne peut jamais être une fin et doit rester un moyen au service de l’information.
La situation change avec la priorité donnée au commerce publicitaire. L’information générale et politique n’est plus la référence première des programmes de télévision, comme cela était le cas dans les grands réseaux américains des années 60. Sauf moments politiques exceptionnels, le rassemblement de grandes audiences capables de garantir les meilleures recettes publicitaires est beaucoup plus surement assuré par la retransmission d’évènements sportifs ou par des divertissements. La place des journaux télévisés et des magazines d’enquête s’en trouve fatalement minorée et leur influence affaiblie.
L’information, lorsqu’ elle existe, doit servir l’objectif publicitaire et donc en adopter les critères, c’est à dire devenir elle même spectaculaire, choquante ou émouvante. La compassion étant reconnue comme un des plus sûrs facteurs d’audience, la vie privée des individus occupe une part désormais importante des programmes télévisuels. Par voie de conséquence, les gouvernants sont tenus de manifester en toutes occasions leur sympathie pour les victimes, car les destins individuels deviennent aussi dignes d’attention que l’intérêt commun.
La presse écrite suit l’évolution générale des médias. Perdante dans la redistribution des audiences, elle n’a qu’assez rarement le réflexe de valoriser ses spécificités et de jouer la carte de l’information. Il est vrai qu’en l’absence d’un lectorat prouvé pour une information exigeante et du fait des contraintes financières qu’ils subissent, les journaux sont dissuadés d’appliquer une démarche d’offre. Ils préfèrent en majorité imiter la télévision, avec des nouvelles brèves, des illustrations à outrance ou une surenchère dans les annonces spectaculaires.
Si l’information demeure nécessaire à la démocratie et répond aux besoins de chaque individu, elle risque de devoir chercher de nouveaux lieux pour s’exprimer, peut être en dehors des médias traditionnels.
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Bien que souvent critiqué, le journalisme professionnel demeure malgré tout une des dernières chances pour une information de qualité au moment où, paradoxalement, la difficulté de son exercice s’accroît.
L’image collective du journalisme n’est guère positive dans l’opinion, malgré la position éminente qu’acquièrent parfois certains de ses membres. C’est pourtant cette fonction qui, au XIXème siècle, a permis de faire passer l’information fiable devant la rumeur, a rendu possible la citoyenneté et donc la démocratie. Le métier de journaliste s’est fondé sur la capacité d’utiliser les outils nouveaux de transmission, traitement et stockage de l’information, mais aussi et surtout sur le respect d’une méthodologie déduite de la rhétorique classique et d’une éthique professionnelle adaptée aux principes de liberté. « Technicien du fait », le journaliste ne peut avoir pour ambition de dire LA vérité (même s’il lui arrive parfois de céder à la tentation…), mais d’aider chacun à connaître des faits et des évènements dont il s’attache à vérifier la réalité, la consistance et l’intérêt.
Après avoir longtemps amélioré les outils du journalisme, les techniques de communication ne jouent plus dans le même sens. La transformation des médias oblige à redéfinir une fonction progressivement privée du temps nécessaire à ses obligations élémentaires, la vérification des faits et des sources, l’analyse des situations et la réflexion avant la présentation. Les nouvelles qualités attendues du journaliste deviennent la capacité à réagir vite, à passer d’un sujet à l’autre, à séduire et à conserver l’audience.
Considéré comme trop lent, trop ennuyeux et surtout trop cher par un nombre croissant d’éditeurs et diffuseurs, le journaliste doit aujourd’hui souvent céder la place à des animateurs, médiateurs ou amuseurs jugés plus aptes à mettre en scène le spectacle de l’information. Le public condamne lui même facilement le journaliste et doute de son utilité. Il revendique pour chacun la qualité de « journaliste citoyen », puisque les outils de l’Internet le permettent et que la distinction n‘est plus toujours claire entre témoignage subjectif et information.
En réponse aux difficultés présentes du journalisme dans les médias, des initiatives nouvelles apparaissent pour produire et accueillir l’information, équipes autonomes de journalistes, nouvelles publications ou sites Internet spécialisés. Sans que ces voies soient encore claires, la modernisation permanente des techniques de communication crée un climat d’expérimentation qui n’est curieusement pas sans analogie avec celui des origines de la presse.
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La profondeur de la révolution en cours dans les techniques de communication modifie inévitablement la relation entre les médias et la démocratie. La difficulté du changement est aggravée par le décalage entre des temps d’évolution différents, très courts pour les techniques et les médias, lents pour les institutions et infiniment lents pour les mentalités. Les conditions traditionnelles de fonctionnement de la démocratie sont ainsi dépassées en pratique par de nouveaux modes de circulation de l’information.
La multiplication des nouvelles n’informe pourtant pas mieux le citoyen et n’améliore pas le fonctionnement de la démocratie. Facteur, mais aussi reflet de la société, les médias participent au phénomène. Ils n’en sont toutefois qu’un élément parmi d’autres, même s’ils sont un des plus visibles.
La question de fond est évidemment celle de la démocratie. Idéal jamais atteint, celle-ci ne cesse jamais d’évoluer, de façon naturelle, pour s’adapter aux contextes techniques et sociaux dans lesquels elle existe. Sa survie tient à ses principes, plus solides que ses formes, et à un esprit de liberté consubstantiel à la nature humaine. Vieille d’un siècle à peine, la forme démocratique que nous connaissons, n’est ni la première ni la dernière d’une longue histoire et tout laisse penser que nous allons vers une autre étape.
Sans trop invoquer Candide, on peut ainsi se demander si les perturbations qu’apportent actuellement les médias au fonctionnement de la démocratie n’ont finalement pas un aspect positif. Elles peuvent en effet constituer une alerte utile pour que celle-ci ne tarde pas trop à s’adapter aux nouvelles conditions du monde.