Communication de Micheline HOTYAT « Déforestation et re-végétalisation dans le monde »

Communication du 12 mai 2025 de Micheline Hotyat, Professeur émérite à Sorbonne-Université et Recteur honoraire de l’académie de Caen

Thème de la communication : Déforestation et re-végétalisation dans le monde

Synthèse de la séance

Actuellement dans le monde, la forêt couvre 4,06 milliards d’hectares, soit 31% des terres émergées tandis qu’en 1990 sa superficie était de 3,4 milliards d’hectares, soit 27% des terres émergées.  Cette différence statistique pose la question de savoir si le terme « forêt » a toujours eu la même définition pour pouvoir faire une comparaison ? Il y a diverses définitions possibles selon les critères choisis, ceux retenus pour cette présentation sont au nombre de cinq et sont ceux utilisés par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) pour fournir des données statistiques comparables dans le monde, à savoir : une superficie minimum de 0,5 hectare, la présence d’arbres dépassant 5m de haut, un taux de boisement de plus de 10% du territoire considéré et présentant une largeur d’au moins 20 mètres et enfin n’ayant aucune utilisation agricole ou urbaine. Cette définition peut toutefois varier selon quelques pays. Outre sa richesse biologique, la forêt rend de nombreux services : elle est le deuxième puit de carbone après les océans (captant chaque année 8 milliards de tonnes de CO2), elle améliore la qualité de l’air et de l’eau, protège les sols, fournit les petits produits de la forêt et des poissons dans les mangroves, et accueille du public.

À travers le monde, certaines forêts sont plus menacées que d’autres ainsi les forêts tropicales d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie accusent de grosses pertes tandis que certaines forêts tempérées voire subtropicales présentent quelques gains. Sur les 420 millions d’hectares de forêt perdus entre 1990 et 2020, 73% sont dus à l’augmentation des surfaces cultivées (soja, huile de palme etc.) et 10% à l’extension urbaine. Le reste est dû aux coupes illégales, au stress hydrique lié au réchauffement climatique, aux exploitations forestières intensives, mais aussi aux incendies, aux tempêtes et au dépérissement. Au Costa Rica par exemple, la destruction de la forêt depuis 1987 est essentiellement due au développement de la culture et de l’élevage.

Face à ce mouvement, des efforts sont déployés pour limiter la déforestation et la Terre peut sembler se reverdir, sous des formes différentes. De même qu’il n’existe pas une déforestation, mais des déforestations, il n’existe pas une solution mais des solutions pour re-végétaliser la planète : depuis les grands projets de murailles vertes comme au Sahel ou en Chine, les décisions de gouvernements de créer des zones protégées ou de favoriser des recherches pour reboiser autrement et sélectionner des essences pour résister au réchauffement climatique jusqu’à la lutte contre la déforestation illégale ou la déforestation importée. L’agroforesterie, qui consiste à associer la plantation d’arbres à des cultures ou de l’élevage – comme c’était traditionnellement le cas en Normandie par exemple – présente des avantages intéressants. Cette complexité des forêts du monde présente des enjeux internationaux et environnementaux à toutes les échelles et nous conduit à nous interroger sur ce que nous pouvons espérer pour demain, sans oublier que la forêt résulte de choix et de décisions politiques et s’inscrit dans le temps long, mettant plusieurs centaines d’années à se constituer.

À l’issue de sa communication Micheline Hotyat a répondu aux observations et aux questions que lui ont adressées X. Darcos, O. Houdé, R. Brague, H. Gaymard, D. Senequier, S. Sur, J.C. Trichet, M. Pébereau, Y. Gaudemet, L. Bély, J.D. Levitte, A. Vacheron.

 Verbatim de la communicante

Le verbatim de la communicante n’est pas encore disponible.

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