Cérémonie de remise du prix Messe Frankfurt (7ème édition)

Le prix Messe-Frankfurt, délivré par l’Académie des sciences morales et politiques, a été remis lundi 8 décembre à l’entreprise Stikoïa et à son président Jean-Marc Barki. C’était la 7ème édition de ce prix récompensant « une personne physique ou morale qui s’est particulièrement illustrée dans la promotion des valeurs humanistes et de l’économie sociale de marché ».

Le prix Messe Frankfurt 2025 a été attribué par un jury composé du Secrétaire perpétuel de l’Académie, Bernard Stirn, du Président de Messe Frankfurt France, Frédéric Bougeard, de son directeur administratif et financier, Xavier Ottavi et de messieurs Jacques de Larosière et Georges-Henri Soutou.

Crédit photos : Candice Ferrier

Suivez en direct la séance solennelle de rentrée 2025 de l’Académie

La séance de rentrée de l’Académie des sciences morales et politiques se tient ce lundi 17 novembre à 15 heures sous la coupole.

S’exprimeront :

  • Jean-Robert Pitte, président de l’Académie, sur le thème « La terre des hommes. Diverses facettes de la géographie » ;
  • Jean-David Levitte, vice-président de l’Académie, présentera le palmarès des prix et des médailles de l’année 2025 ;
  • Bernard Stirn, secrétaire perpétuel de l’Académie, sur le thème « Pouvons-nous encore avoir des repères ? ».

Les partenaires de la Fondation pour l’écriture renouvellent leur engagement pour trois ans

Bernard STIRN

Les partenaires de la Fondation pour l’écriture, abritée par l’Académie des sciences morales et politiques, et son délégué Charles Autheman, ont renouvelé, le 6 novembre dernier, leur engagement pour trois ans afin de soutenir des actions en faveur de l’écriture sur la période 2025-2027. Le secrétaire perpétuel Bernard Stirn a rappelé l’historique de cette fondation créée en 2018 et les défis auxquels la fondation s’attelle, notamment en matière de réduction des inégalités dans l’accès à la maitrise de l’écriture. Depuis sa création, la fondation a reversé plus d’un million d’euros de financements, devenant ainsi l’un des principaux acteurs philanthropiques sur ce sujet.

Christophe TARDIEU

Les administrateurs-fondateurs se sont ensuite succédé pour évoquer les raisons qui motivent leurs engagements respectifs. Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions, a évoqué l’engagement de longue date de la Fondation Engagement Médias pour les Jeunes (Fondation EMJ) en soutien de l’expression écrite et orale. Il a également insisté sur le partenariat fertile entre la Fondation pour l’écriture et le groupe France Télévisions par le biais de l’initiative J’aime à dire qui bénéficie d’un relais audiovisuel sur Culturebox et TV5 Monde. Il a salué publiquement l’engagement de plusieurs de ses collaborateurs présents à ses côtés, notamment Michel Field, directeur de l’unité culture de France Télévisions et Nilou Soyeux, déléguée général de la Fondation EMJ.
   

Aymar Du CHATENET

La parole a ensuite été donnée à Aymar du Chatenet, administrateur de l’Institut René Goscinny (IRG). Cet institut créé par Anne Goscinny, fait vivre la mémoire de René Goscinny et soutient de nombreuses actions en lien avec l’écriture, la bande dessinée ou le cinéma. Durant son discours, Aymar du Chatenet a exprimé l’intérêt de l’IRG qui a rejoint récemment la Fondation pour l’écriture. Il a défendu l’idée que la bande dessinée était un merveilleux vecteur de médiation de l’écriture et rappelé les élections récentes d’auteurs de bande dessinée à l’Académie des beaux-arts en citant Catherine Meurisse et Emmanuel Guibert.

Marguerite LONGUET DASSAULT

Marguerite Longuet-Dassault a conclu la séquence des discours au nom de la Fondation MAD. Avocate de profession, elle a évoqué son attachement aux enjeux sociaux liés à l’écriture et posé la question d’un droit à la maitrise de l’écriture. Engagée depuis plusieurs années aux côtés de la Fondation pour l’écriture, elle a détaillé certains des projets qui ont retenu son attention, notamment les actions en lien avec des jeunes sous-main de justice ou en services hospitaliers.

Lancement officiel du chapitre français de l’International Churchill Society

Le 15 octobre 2025, l’Académie des sciences morales et politiques a accueilli, la cérémonie de lancement du Chapitre français de l’International Churchill Society, présidé par Jean-Noël Tronc. La rencontre a été l’occasion de revenir sur l’héritage de Winston Churchill, élu associé étranger de l’Académie en 1944.

Plusieurs moments forts ont ponctué la soirée. L’arrière-petit-fils de Sir Winston, Randolph Churchill, a notamment lu avec émotion des extraits du discours en français que son aïeul avait prononcé à l’Académie lors de la cérémonie de sa réception.Après de nombreux discours inspirants, le Secrétaire perpétuel Bernard Stirn lui a remis la Minerve, symbole de l’Académie.

Enfin, Philippe Bajou, Secrétaire général de La Poste, a présenté un nouveau timbre commémoratif à l’effigie de Churchill, créé pour le 80e anniversaire de la Libération. La soirée a ainsi fait converger la mémoire vivante et sa matérialisation symbolique en l’honneur de Winston Churchill, dont Albert Cohen rappelait l’importance à son époque : « Sans l’Angleterre, et son âme qui est Churchill, le monde des hommes humains était mort ».

Winston Churchill, qui parlait couramment le français, a entretenu des liens étroits avec la France tout au long de sa vie. La cérémonie du 15 octobre s’inscrit dans la continuité de cette relation historique exceptionnelle.

À propos de l’International Churchill Society
L’International Churchill Society est une organisation mondiale dédiée à la préservation et à la diffusion de l’héritage de Winston Churchill. Fondée en 1968, elle compte des chapitres dans plusieurs pays et œuvre à maintenir vivante la mémoire et les enseignements de l’homme d’État britannique. Jean-Noël Tronc est à l’initiative de la création du chapitre français.   

Accueil de la ministre italienne chargée des Réformes institutionnelles et de la Simplification réglementaire

Bernard Stirn a reçu à l’Académie, ce mercredi 23 juillet, la ministre italienne chargée des Réformes institutionnelles et de la Simplification réglementaire, Mme Maria Elisabetta Alberti Casellati. Elle était accompagnée de son excellence Emanuela d’Alessandro, ambassadrice d’Italie en France.

Dans le cadre des réformes menées par le gouvernement italien visant à simplifier les normes en vigueur, la ministre a souhaité rencontrer le secrétaire perpétuel Bernard Stirn qui est aussi vice-président de la Commission supérieure de codification. Créée en 1989 et placée sous la présidence du Premier ministre, cette commission a pour mission, dans un but de simplification et de clarification du droit, d’arrêter un programme de codification et de définir les règles de codification. Elle examine les nouveaux codes et veille à une bonne maintenance des codes en vigueur.  La codification se fait à droit constant, sous réserve du respect de la hiérarchie des normes, des aménagements nécessaires à la cohérence du droit et de l’abrogation des dispositions obsolètes.  De nombreux nouveaux codes ont ainsi été adoptés et des codes anciens remis à jour. L’accessibilité du droit en est fortement améliorée.

L’Italie doit répondre à des enjeux similaires de simplification de normes législatives et réglementaires très morcelées et dont la fragmentation fragilise leur compréhension par les citoyens. La ministre et le secrétaire perpétuel ont ainsi partagé leur analyse sur les réformes adoptées dans ce sens et sur les pistes de coopération entre nos deux pays pour répondre à un besoin commun de simplification exprimé par les citoyens.

 

Accueil d’Emmanuel DE WARESQUIEL à l’Académie

Le Président a ouvert la séance du lundi 16 juin 2025 en donnant lecture du décret du 2 juin 2025, signé du président de la République et approuvant l’élection d’Emmanuel de Waresquiel, élu le 5 mai 2025 au fauteuil n°4 de la section Histoire et Géographie, laissé vacant par le décès d’Emmanuel Le Roy Ladurie. Le Président lui a remis la médaille de l’Académie en signe de bienvenue.

Présentation d’Emmanuel de Waresquiel

Emmanuel de Waresquiel est né à Paris le 21 novembre 1957.

Ses débuts sont ceux de ses concours académiques. Il est ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, docteur en histoire sous la direction de Jean Tulard (Paris IV, 1996 : La chambre des pairs héréditaires de la Restauration : débat idéologique et pratiques politiques, 1789-1831), docteur habilité à diriger des recherches en décembre 2004 sur le thème Comprendre la Restauration 1814-1830 : le débat socio-politique des élites, idées et représentations. Son habilitation et sa thèse ont été publiées aux éditions Fayard : L’histoire à rebrousse-poil en 2005, Un groupe d’hommes considérables en 2006.

Il a été nommé en 1999, professeur à l’Ecole pratique des Hautes études (IVe section), avec le titre d’ingénieur de recherche hors classe. Il y a conduit un séminaire en iconographie politique sur la période contemporaine (Révolution, XIXe siècle), autour des rapports qu’entretiennent les textes et les images dans l’histoire des représentations sociales et politiques.

Il a publié une soixantaine d’articles scientifiques, participé ou présidé une trentaine de colloques internationaux et journées d’études, siégé dans une quinzaine de comités et jurys de thèse. Il dirige actuellement une équipe autour de la publication intégrale et critique des mémoires de Charles de Rémusat, l’une des figures de proue du libéralisme politique au XIXe siècle.

Il travaille depuis une trentaine d’années sur l’histoire des cultures et des représentations politiques, sociales, esthétiques des XVIIIe et XIXe siècles, sur la question de l’opinion publique, des mémoires révolutionnaires et contre-révolutionnaires, de leurs imaginaires, des institutions et de leurs symboles, du « concert européen », de la place des élites et de l’idée de « peuple », de l’expérience parlementaire sous la Révolution et la Restauration au regard des grands dogmes révolutionnaires et de leur postérité : indivisibilité de la nation, liberté, égalité, fraternité, laïcité, etc.

Ses ouvrages sur la Restauration et les monarchies constitutionnelles (Histoire de la Restauration ; Penser la Restauration), sur les Cent Jours (Cent jours. La tentation de l’impossible), sur les commencements de la Révolution française en juin 1789 (Sept Jours), sur ses mythes et leurs déformations de mémoires (Il nous fallait des mythes) sont autant de contributions à ses axes de recherches qui parfois trouvent certains échos dans notre actualité politique et sociale. Ses travaux universitaires l’ont conduit à siéger dans divers organismes institutionnels et autres comités de rédaction éditoriaux.

Il est également biographe. Il aborde dans ses biographies des thèmes proches de ceux de ses essais, déclinés sous l’angle singulier d’une « vie ». A ce titre il a publié plusieurs articles sur l’écriture biographique, sur les sources de l’historien, sur sa méthode, sur la construction de son récit autour de la notion de ce qu’il appelle le « récit analysé ».

Ses biographies du duc de Richelieu, de Talleyrand, de Fouché, de Marie-Antoinette et de Jeanne du Barry ont été salués par la presse comme par de nombreux prix littéraires et réédités à plusieurs reprises. Son Talleyrand et son Fouché sont aujourd’hui considérés comme des classiques.

Par tempérament et par goût, il a consacré en contrepoint de ses recherches plusieurs essais à des artistes (Félicie de Fauveau) et à des écrivains (Stendhal, Ligne, Constant, Nerval, Léautaud, Rigaud et Vaché, Zweig, Gracq) (J’ai tant aimé le soleil ; Entre deux rives). Il a publié des extraits de son Journal (Le temps de s’en apercevoir ; Tout est calme, seules les imaginations travaillent ; Rien ne passe, tout s’oublie), ses souvenirs d’enfance (Voyage autour de mon enfance) et plusieurs recueils de poésie, entre autres Brèves machineries du silence, au Cherche Midi éditeur en 1995. Il s’intéresse également à la botanique et a publié à ce titre une monographie sur le jardin classé de Kerdalo en Bretagne près de Tréguier et sur son « inventeur » Peter Wolkonsky (La Maison rustique, 1999).

Il a été en charge dans les années 1990 d’un département éditorial, directeur d’ouvrages et de collections chez Perrin, Tallandier et Larousse. Principales collections créées : « L’histoire en mémoires » (Perrin, 12 titres, dont les mémoires de Boni de Castellane dont il a assuré l’édition critique) ; « Textes essentiels » (Larousse, 21 titres, recueils de textes en sciences humaines). Il a dirigé chez Larousse de grands ouvrages collectifs : Le Siècle rebelle. Dictionnaire de la contestation au XXe siècle (1999), le Dictionnaire des politiques culturelles de la France, de 1958 à nos jours (2001, en coédition avec les éditions du CNRS) ; aux éditions de l’Iconoclaste : Mémoires du monde. Cinq siècles d’histoire inédite et secrète au Quai d’Orsay (2002) ; Mémoires de la France, deux siècles de trésors inédits et secrets à l’Assemblée Nationale (2006).

Il s’est beaucoup intéressé comme éditeur aux rapports des textes et de l’image et a été à ce titre commissaire scientifique de plusieurs expositions. Il a dirigé, coécrit et publié autour de ce thème divers catalogues d’exposition : Talleyrand ou le miroir trompeur (Somogy, 2005) ; Les lys et la république. Henri, comte de Chambord (1820-1883), (Somogy, 2013) ; et dernièrement, aux Archives nationales, Louis XVI, Marie-Antoinette et la révolution : la famille royale aux Tuileries,1789-1792, (Gallimard, 2023)

Il a été membre de la Commission d’avance sur recette du cinéma au CNC (Centre national du cinéma) de 1999 à 2001, membre du Conseil scientifique des Rendez-vous de l’Histoire de Blois de 2005 à 2012. Il a été nommé en 2010 par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, membre de la commission scientifique d’évaluation de la Maison d’histoire de France. Il a été chargé en 2011 de la rédaction d’un rapport scientifique au CMN (Centre des Monuments nationaux) sur l’aménagement muséographique des sites de la Sainte-Chapelle et de la Conciergerie.

Il a fondé et codirigé la Revue de la Société d’Histoire de la Restauration et de la Monarchie Constitutionnelle (1987-1996). Il est membre des comités de rédaction de la revue Commentaire et de la Revue des Deux Mondes, de la revue en ligne Napoleonica publiée par la Fondation Napoléon. Il a été critique régulier au Monde des livres dans les années 2000, chroniqueur régulier au quotidien La Croix (2019-2021) et au mensuel Historia (depuis 2017)

Il a rédigé une dizaine de préfaces, préside ou siège dans plusieurs prix littéraires : le prix de la Fondation Napoléon, le prix du livre d’histoire du château de Versailles, le prix Talleyrand, le prix Max Gallo créé en 2024. Il donne régulièrement des conférences en France et à l’étranger.

Il préside en Mayenne depuis 1997 une association a vocation culturelle déclarée d’utilité publique : les Arts réunis de la Mayenne. Il est membre de l’Académie du Maine, de l’Académie de Versailles, de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire. Chevalier des Arts et Lettres en 2005, chevalier de la Légion d’honneur en 2011.

Œuvre

Principaux ouvrages publiés :

  • Le duc de Richelieu, un sentimental en politique (Perrin, 1991, 498 p., nouvelle édition 2009, Grand prix Gobert de l’Académie française) 
  • Histoire de la Restauration, 1814-1830. Naissance de la France moderne (en collaboration avec B.Yvert, Perrin, 1996, 512 p., rééd. poche Perrin/Tempus, 2003) 
  • Talleyrand, le prince immobile (Fayard, 2003, 856 p., nouvelle édition augmentée. 2006, rééd. poche Tallandier/Texto, 2014, Grand prix de la Fondation Napoléon 2003, prix Thiers de l’Académie française, sélectionné parmi les dix meilleurs livres de l’année 2003 par Le Point et Lire)
  • L’Histoire à rebrousse-poil (Fayard, 2005, 190 p., rééd. poche Tallandier/Texto 2014)
  • Un groupe d’hommes considérables. Les pairs de France et la Chambre des pairs de la Restauration (1814-1831) (Fayard, 2006, 538 p.) 
  • Cent Jours. La tentation de l’impossible (mars-juillet 1815) (Fayard, 2008, 704 p., rééd poche Tallandier/Texto 2014, grand prix d’histoire de la Vallée aux loups 2009, prix des écrivains combattants 2009) 
  • Une femme en exil. Félicie de Fauveau (1801-1886) (Robert Laffont, 2010, 275 p. ; rééd. poche Robert Laffont/Documento, 2013, sous le titre Félicie de Fauveau. Portrait d’une artiste romantique
  • Talleyrand, dernières nouvelles du Diable (CNRS éditions, 2011, 214 p., prix Du Guesclin, prix des Ambassadeurs 2012) 
  • Entre deux rives. Dix écrivains devant la mort (L’Iconoclaste, 2012, 336 p.) 
  • Fouché, les silences de la pieuvre (Fayard-Tallandier, octobre 2014, 832 p., élu meilleure biographie de l’année 2014 par le magazine Lire, prix spécial de la biographie politique, prix du Cercle de l’Union, prix André Castelot, prix Essai France Télévisions 2015, prix du Mémorial de la ville d’Ajaccio) 
  • C’est la révolution qui continue ! La Restauration (1814-1830), (Tallandier, 2015, 430 p., rééd. poche sous le titre : Penser la Restauration 1814-1830, Tallandier/Texto, 2020) 
  • Juger la reine. 14-16 octobre 1793 (Tallandier, 2016, 350 p., rééd. poche sous le titre : Les derniers jours de Marie-Antoinette, Tallandier/Texto, 2020, prix Combourg, prix Brantôme 2017) 
  • Fouché, dossiers secrets (Tallandier, 2017, 318 p.) 
  • Le temps de s’en apercevoir, (l’Iconoclaste, 2018, 266 p., prix des Deux-Magots, prix Marianne 2019) 
  • J’ai tant vu le soleil. Pour Stendhal (Gallimard, 2020, 128 p.) 
  • Sept jours. 17-23 juin 1789. La France entre en révolution (Tallandier, 2021, 480 p., rééd. poche Tallandier/Texto, 2023, prix Jules Michelet) 
  • Tout est calme, seules les imaginations travaillent (Tallandier, 2021, 252 p.) 
  • Voyage autour de mon enfance (Tallandier, 2022, 184 p., prix Jean d’Ormesson 2022) 
  • Jeanne du Barry. Une ambition au féminin (Tallandier, 2023, 586 p., sélectionné parmi les 30 meilleurs livres de l’année 2023 par Le Point, Prix de la biographie de la ville d’Hossegor 2024)
  • Il nous fallait des mythes. La révolution et ses imaginaires de 1789 à nos jours (Tallandier, 2024, 446 p.)
  • Rien ne passe, tout s’oublie (Tallandier, avril 2025, 222 p.)

Éditions de textes :

  • Lettres d’un Lion. Correspondance inédite de Georges Mouton, comte de Lobau,1812-1815 (Nouveau Monde éditions, 2005)  
  • Mémoires et correspondances du prince de Talleyrand (Bouquins, Robert Laffont, 2007)

Principaux articles scientifiques (avec comité de lecture) :

  • 1.« Note sur la fonction sociale et politique du portrait sous la Restauration. Le cas Clermont-Tonnerre ». Revue de la Société d’histoire de la Restauration et de la Monarchie Constitutionnelle, n°1, 1987, pp. 83-91.
  • 2.« Le duc de Richelieu et le comte Decazes d’après leur correspondance inédite pendant le congrès d’Aix-la-Chapelle (septembre-novembre 1818) ». Revue de la Société d’histoire de la Restauration et de la Monarchie Constitutionnelle, n°2, 1988, pp. 79-107.
  • 3.« Le duc de Richelieu et la réforme de la cour, novembre 1820 ». Revue de la Société d’histoire de la Restauration et de la Monarchie Constitutionnelle, n°4, 1990, pp. 27-34.
  • 4.« Fortune et patrimoine du marquis Jacques de Pange, pair de France (1770-1850) ». Les Cahiers lorrains, 1991, n°1, pp. 49-64.
  • 5.« Un paradoxe politique. La Chambre introuvable et la naissance du parlementarisme français (octobre 1815-avril 1816) ». Commentaire, n°58, été 1992, pp. 409-416.
  • 6.« Les Doctrinaires et l’éloge du centre (1816-1820) ». Commentaire, n°62, été 1993, pp. 349-357.
  • 7.« Quand les Doctrinaires visitaient l’Angleterre au début du XIXe siècle ». Commentaire, n°66, été 1994, pp. 361-367.
  • 8.« La crypte « ultramontaine » de Poligny ». 303. Arts, recherches et créations. Revue des Pays de Loire, n° XLII, 3e trimestre 1994, pp. 43-51.
  • 9.« Benjamin Constant et la Chambre des pairs. Liberté, égalité, hérédité. Histoire d’une hésitation constitutionnelle ». Commentaire, n°73, printemps 1996, pp. 159-167.
  • 10.« Une introduction à l’iconographie politique de la Restauration et de la Monarchie de Juillet. Champs, méthodologie, problématique ». Revue de la Société d’histoire de la Restauration et de la Monarchie constitutionnelle, n°8, 1996, pp. 11-21.
  • 11.« L’émigration dans les débats politiques français de la Restauration à la IIIe République. Naissance d’un mythe ». Colloque : L’Europe des émigrés. Institut français de Londres, juillet 1997. Article complété et publié sous le même titre dans la Revue d’histoire administrative. Histoire, droit, société, juillet 2008, n° 364, pp. 410-417. Repris dans les Actes de la journée d’études du 16 octobre 2007. Histoire du droit public et de l’administration, École pratique des hautes études, sept. 2009, pp. 15-23.
  • 12.« La caricature antinobiliaire sous la Restauration, de l’émigration à l’ultracisme (1814 -1820) ». Colloque : Histoire, Images, Imaginaire (fin XVIe – début XXe siècle). Université du Maine, 21-23 mars 1996. Actes publiés sous le même titre par l’Université du Maine (M. Ménard dir.), 1998, pp. 427-441.
  • 13.« Intolérance et Révolution ». Revue des Deux Mondes. « Les nouvelles intolérances », novembre-décembre 1999, pp. 369-374.
  • 14.« Talleyrand. Portrait d’un ministre de Bonaparte ». Commentaire, n° 104, 2003, pp. 1025-1028.
  • 15.« Talleyrand diplomate. La méthode et la manière ». Revue des Deux Mondes. « La Parole diplomatique », avril 2004, pp. 103-116.
  • 16.« La Restauration est-elle juste-milieu ? ». Colloque : « Juste Milieu ». The search for a middle way between Revolution and tradition. Huizinga Institut. Utrecht, 11-12 novembre 2004.
  • 17.« La figure de Napoléon dans la bataille : Austerlitz, Iéna, Wagram. Variations héroïques, de l’Empire à la Troisième République ».  Cahiers du Centre d’Etudes d’histoire de la Défense, n° 23, 2004 : « Nouvelle histoire bataille » (II), pp. 201-220.
  • 18.« Portraits du roi et de ses élites sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Une contribution à l’étude des représentations du pouvoir ». Versalia. Revue de la société des amis de Versailles, 2006, n°9, pp. 178-194.
  • 19.« Talleyrand et la légitimité : la « révolution » du 31 mars 1814 ». Colloque : (Re)penser la Restauration (1814-1830). Université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines, 22-24 septembre 2003. Actes publiés sous le même titre (J.Y. Mollier dir.), Nouveau Monde éditions, 2005, pp. 57-68.
  • 20.« Talleyrand : une vision européenne ». Colloque : Regards sur la politique européenne de Napoléon. Fondation Napoléon/Direction des Archives du ministère des Affaires étrangères, 18-19 novembre 2004. Actes publiés sous le titre : Napoléon et l’Europe, coordonné par Thierry Lentz, Fayard, 2005, pp. 131-141.
  • 21.« Talleyrand et la vente du duché de Bénévent. Les dessous d’une négociation internationale, d’après les lettres inédites de Talleyrand conservées aux archives de Naples. » Convegno internazionale di studi storici. Charles-Maurice de Talleyrand principe di Benevento 1806-2006. 24-25 marzo 2006. En ligne sur le site des Amis de Talleyrand.
  • 22.« Le roi Léopold à Compiègne en 1832, d’après un récit inédit : la Vie historique et anecdotique du maréchal Sébastiani par le docteur Fauconneau-Dufresne, Châteauroux, 1875 ». Museum Dynasticum, Anvers, 2006-2, pp. 11-14.
  • 23.« Talleyrand et Napoléon : Tilsit, échec et mat – première partie ». Journée d’étude : La Russie et la France en 1807. Institut français de Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, 21 juin 2007.
  • 24.« Louis XVIII et la Charte du 4 juin 1814 : transaction d’un homme, transaction d’un texte ». Colloque: Transitional politics. The quest for stability after war and revolution in modern European history. Utrecht University, 6-9 décembre 2007.
  • 25.« Talleyrand et la paix, de Paris à Vienne (1814-1815) ». Colloque: Assecuratio Pacis. Les conceptions françaises de la sûreté et de la garantie de la paix de 1648 à 1815. Institut historique allemand, 16 mai 2008. Actes publiés en ligne http://www.perspectivia.net.
  • 26.« La personnalisation de l’action administrative sous la Restauration : le duc de Richelieu et la réforme de la Cour (nov. 1820) ». Actes de la journée d’études du 23 octobre 2008. Histoire du droit public et de l’administration, Ecole pratique des Hautes études, sept 2009, pp. 118-124.
  • 27.« Après l’Empire, le peuple était-il royaliste ? Eléments d’un royalisme populaire sous la première Restauration (avril 1814-mars 1815) d’après les archives de la Police ». Grandes signatures, « La vie en France de Napoléon à Charles X », hors-série, mars 2009, pp. 68-73.
  • 28.« Fouché et la fin des provinces Illyriennes (29 juillet – 3 octobre 1813) » Actes du Colloque : Les Croates et les Provinces Illyriennes (1809-1813) Académie croate des Sciences et des Arts, Zagreb-Zadar, 1-03-10-2009.
  • 29.« Talleyrand, homme des Lumières (1754 -1838) » Colloque : Napoléon, l’Empire et l’héritage des Lumières, Fondation Napoléon et Cercle Condorcet-Voltaire, Divonne-les-Bains, 9-10-10-2009. Actes publiés in Napoleonica. La Revue, n° 8, octobre 2010/2, pp. 77-82.
  • 30.« Présence et permanence de Talleyrand » Colloque : Talleyrand et la négociation, Association des Amis de Talleyrand, Paris, hôtel de Clermont, 29 mai 2010. En ligne sur le site des Amis de Talleyrand, http://www.amis-talleyrand.org.
  • 31.« Du pouvoir et de la disgrâce de M. Fouché » Colloque : 1810. Le tournant de l’Empire, Fondation Napoléon – Direction des Archives du ministère des Affaires étrangères, Paris, 8 et 9 juin 2010. Actes publiés sous le même titre in Nouveau Monde éditions, 2010, pp. 117-130.
  • 32.« Le serment fraternel du 14 juillet 1790. Grandeur et décadence d’une promesse » Colloque : La fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Histoire et héritage, Paris, École militaire, 25 juin 2010.
  • 33.« Henri IV et la Restauration. De la mémoire politique et des nécessités de la légitimité » Centre d’Études historiques, Le Mans, 8-11-07-2010.
  • 34.« Talleyrand et la délégation française au congrès de Vienne (septembre 1814-juin 1815) ». École pratique des hautes études, IVe section. Journée d’études 2010 : La collégialité et la décision administrative. Actes publiés par l’EPHE en 2011, pp. 13-19.
  • 35.« Napoléon, la police de Fouché et le pouvoir militaire. Quels héritages pour la Révolution ? » École pratique des hautes études, IVe section. Journée d’études du 25 janvier 2011 : La collégialité et les dysfonctionnements dans la décision administrative. Actes publiés par l’EPHE en 2011, pp. 97-103.
  • 36.« Le Conseil d’État sous la Restauration (1814-1830) à travers les mémoires de Pasquier, Molé, Barante, Broglie et Guizot » Comité d’histoire du Conseil d’Etat, journée d’études du 20 mai 2011 : Le conseil d’Etat et le développement économique de la France au XIXe siècle.
  • 37.« Écrire l’Histoire sous la Restauration (1814-1830) » Journée d’étude de l’INHA (Institut national d’Histoire de l’art) du 17 novembre 2011 : Le Musée des monuments français et la construction de l’Histoire.
  • 38.« Joseph Fouché et la question de l’amnistie des émigrés (1799-1802) » Journée d’études de l’Ecole pratique des hautes études du 16 janvier 2012 : Experts et décision. Article repris et augmenté in Annales historiques de la Révolution française, n° 372, avril-juin 2013, pp. 105-121.
  • 39.« Les lieux du pouvoir policier à Paris sous les deux ministères Fouché ». Actes de la Journée d’études du 14 janvier 2013 : Les « lieux » de la décision. École pratique des Hautes études, 2014, pp. 23-29.
  • 40.« L’obstination d’un roi. Louis XVIII en exil, 1791-1814 ». Napoleonica. La revue, 2015/1, n° 22.
  • 41.« Joseph Fouché et la mémoire révolutionnaire » in L’écriture d’une expérience. Histoire et mémoires des conventionnels (M. Biard, H. Leuwers, Ph. Bourdin, O. Yoshiaki [dir.]), Société des études robespierristes. Collection Études révolutionnaires, n° 15, 2016, pp. 159-166.
  • 42.« Le sacre de Charles X et le tournant de 1825 », in Actes du colloque : Rien appris, rien oublié ? Les restaurations dans l’Europe post napoléonienne (1814-1830) (J.-Cl. Caron, J. -Ph. Luis [dir.]), Presses universitaires de Rennes, 2015, pp. 319-328.
  • 43.« Fouché contre Napoléon. Cent jours pour un combat singulier », in Actes du colloque : L’année 1815. Revue du Souvenir napoléonien, 78e année, hors série n° 8, décembre 2015, pp. 76-83.
  • 44.« Talleyrand au congrès de Vienne et les caricatures du Nain jaune », inActes duColloque : 200e anniversaire du congrès de Vienne : Talleyrand l’indispensable, Association des Amis de Talleyrand, ambassade des Etats-Unis, Paris, 2015. En ligne sur le site des Amis de Talleyrand, pp. 170-201.
  • 45.« Le tournant de 1815. Entre fin de l’Empire et retour des Bourbons », in Actes du colloque : Le groupe de Coppet face à la chute de Napoléon (L. Burnand et G. Poisson, dir.), Genève, éditions Slatkine, 2016, pp. 13-31.
  • 46.« L’argent de la pieuvre : Les fonds secrets de Monsieur Fouché (1799-1810) », in Actes du colloque : l’Economie selon Napoléon (P. Branda, dir.), Paris, Vendémiaire, 2016, pp. 111-127.
  • 47.« Félicie de Fauveau à Florence (1833-1886). Le monument à Louise Favreau », in Renaissance italienne et architecture au XIXe siècle. Interprétations et restitutions, (A. Brucculeri, S. Frommel, dir.), Campisano editore, Roma, 2016, pp.169-180.
  • 48.« Souscription nationale, pouvoir et politique. L’exemple de l’érection de la statue en bronze d’Henri IV sur le Pont Neuf (1814-1818) » Journée d’étude du laboratoire Histara : Art et pouvoir, le pouvoir de l’art (I) ( dir. Sabine Frommel), septembre 2016.
  • 49.« L’ambassade de Pozzo di Borgo à Paris. Un ministre in partibus de la Restauration (1815-1830) », Colloque : Pozzo di Borgo (1764-1842). Cousin et ennemi juré de Napoléon, Alata-Ajaccio, 26 et 27 mai 2017 (M. Vergé-Franceschi, dir.)
  • 50.« Magnifier la souveraineté de la nation. Les images du serment du jeu de paume sous la Révolution ». Journée d’étude du laboratoire Histara : Art et pouvoir, le pouvoir de l’art (II) (S. Frommel, dir.), octobre 2017.
  • 51.« La Bastille ou les métamorphoses de la liberté (1789-1814) ». Journée d’études du laboratoire Histara : Art et pouvoir, le pouvoir de l’art (III) (S. Frommel, dir.), décembre 2018, in Arts et pouvoirs. Un dialogue entre continuités, ruptures et réinventions, Paris, Hermann – Campisano, 2023.
  • 52.« Louis-Philippe ou la revanche de l’histoire », in catalogue de l’exposition : LouisPhilippe à Fontainebleau. Le roi et l’histoire, Réunion des musées nationaux-Grand-Palais, 2018, pp 12-25.
  • 53.« L’histoire comme antidote ». Commentaire, 2018/1, n° 161, pp. 104-105.
  • 54.« Marie-Antoinette. Mémoires croisées d’un procès et d’une exécution sous la Terreur (1793 – XIXe siècle) », Revue Parlement(s) (2020 n°31) (O. Tort et C. Legoy, dir.), pp. 19-38.
  • 55.« Le procès de Marie-Antoinette », in Les Cahiers de la justice, « La prison au-delà des murs », Dalloz, 2020/1, n° 1, pp. 139-151.
  • 576.« Madame de Staël ou l’éloge de la mixité », in Actes du colloque : Madame de Staël – Femme de notre temps, Publications de l’Unesco, 2018, pp. 101-110.
  • 57.« Louis XV et Madame du Barry, une conspiration du secret », in catalogue de l’exposition : Louis XV. Passions d’un roi (Y. Carlier, H. Delalex, dir.), Château de Versailles – In Fine éditions d’Art, 2022.
  • 58.« Sur les chemins de la révolution. De Versailles aux Tuileries, mai-octobre 1789 », introduction au catalogue de l’exposition : Louis XVI, Marie-Antoinette et la révolution » (I. Aristide-Hastir, J.-Ch. Petitfils, E. de Waresquiel, dir.), Gallimard – Archives nationales, 2023, pp. 17-54.
  • 59.« Etienne-Denis Pasquier. Un portrait », in Actes du colloque : Etienne-Denis Pasquier (1767-1862) : un parlementaire gallican sous la Restauration et la monarchie de juillet, Le Mans Université, octobre 2023 (P. Allorant, J.B. Pierchon, dir.), Mare et Martin, 2024.
  • 60.« Elie Decazes ou la modernité », in catalogue de l’exposition : Elie Decazes 1780-1860. Une ascension libournaise au service de la France, Silvana Editoriale, 2024, pp. 28-35.

 Autres articles de vulgarisation, interviews et tribunes :

 E. de W. a publié une centaine d’articles de vulgarisation (L’Histoire, Historia, Historama, Revue Napoléon Ier, Revue du souvenir napoléonien, Figaro-Histoire, Histoire-magazine, Le Monde-Histoire) et de nombreux articles, interviews ou tribunes (Libération, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Le Figaro, Le Figaro Magazine, La Croix, Le Point, L’Express, Marianne, Télérama, Le Journal du dimanche, Les Échos, Valeurs actuelles, Causeur, La Cause freudienne, Revue freudienne de psychanalyse).

 

Journée d’étude « Raisonner la raison d’État, Où en est l’Europe ? »

L’Académie coorganisait, ce mardi 27 mai, la troisième édition des Printemps du Droit sur le thème : Raisonner la raison d’État, Où en est l’Europe ?

Objet d’un ouvrage majeur publié à la fin des années 80 (Raisonner la raison d’État, vers une Europe des droits de l’homme), le thème de la raison d’État permet d’interroger le moment de contestation des droits humains, de la prééminence du droit et des formes démocratiques dont la construction et les expériences européennes offrent un observatoire de premier plan.
Au moment de la rédaction de l’ouvrage, l’Europe est toute autre : le mur est encore là, l’Union n’existe pas encore, seules les communautés sont installées mais n’exercent qu’une contrainte apparemment marginale sur ces questions auxquelles elles ont peu les moyens de s’intéresser. Aussi est-ce avant tout l’Europe du Conseil de l’Europe et en particulier le mécanisme de sauvegarde des droits humains qui est au cœur de l’ouvrage et permet d’examiner le rôle et la place reconnus à la raison d’État, les formes éventuellement nouvelles ou particulières au moyen desquelles elle se déploie. Titre et sous-titre soulignent alors que la raison d’État loin de disparaître avec l’avènement d’une « Europe des droits de l’homme » est à la fois légitimée et encadrée, ouvrant la voie à la perspective qu’elle soit ainsi « raisonnée ».
La création et le développement de l’Union européenne, la place centrale et le rôle existentiel qu’y ont pris les droits humains, la prééminence du droit et la question démocratique ont profondément modifié le paysage.
Aujourd’hui, le moment dans lequel se trouve prise l’Union européenne – entre « libéralisme autoritaire », « illibéralisme » et démocratie militante, sécuritarisme et sécuritisation – paraît appeler à une reprise de la démarche, non que la raison d’État soit la clé de lecture de ce moment mais peut-être plutôt l’un des impensés (ou peu pensés) sur lesquels il serait fécond de revenir.
Pour ce faire, la journée est conçue autour de quatre séquences, croisant les approches de théorie politique et théorie du droit, de politique criminelle et de droit public, de droit constitutionnel, droit pénal et droit européen.
La première séquence a pour ambition de revisiter les catégories du droit de la raison d’État (entre dérogation, exception et restriction) en explorer les variantes éventuellement nouvelles et les usages.
La deuxième séquence examine la combinaison des modes (méthodes ou techniques) de légitimation, d’encadrement et de « raisonnement » -sorte de synthèse (dont il faudra discuter des conditions de possibilité) de la légitimation et de l’encadrement- de la raison d’État.
La troisième séquence prend acte d’une involution des processus d’internationalisation du droit, soumis à des contre-dynamiques dont il s’agit de prendre la mesure en dégageant les forces motrices et les résistances.
La quatrième et dernière séquence ouvre sur l’hypothèse d’une raison d’État européenne qui saisirait l’ensemble, la relation Europe(s)-États, les relations Europe-Europe et Europe-monde.
Chacune de ces séquences sera animée par un.e ou deux « passeurs » (passeur de parole et passeur de pensée, leur tâche serait de faire le lien soit entre les interventions soit entre
celles-ci et la pensée de Mireille Delmas-Marty) et comportera des interventions brèves (15-20 minutes), en nombre décroissant au fil de la journée, construites à partir de la lecture ou relecture de passages de « Raisonner la raison d’État ». Ce texte constituant le trait d’union entre intervenants qui ne sont pas forcément familiers de la pensée de Mireille Delmas-Marty ou en accord avec elle.

9h : Propos d’ouverture

Pierre-Michel Menger, Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques (verbatim)

9h20-10h50 : Les catégories de la raison d’État

Point de vue d’un philosophe, Thomas Berns, professeur à l’Université Libre de Bruxelles

Point de vue d’une constitutionnaliste, Charlotte Girard, professeure à l’Université Paris Nanterre

Point de vue d’un pénaliste, Florian Jessberger, professeur à l’Université Humboldt de Berlin

Passeur :

  • Luis Arroyo Zapatero, Président de la Société internationale de défense sociale, correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques

11h10-13h : Les modes de « raisonnement » de la raison d’État

Législation anti-terroriste et infractions contre l’État : Manuel Cancio Melia, Professeur à l’Université Autonome de Madrid / Olivier Cahn, professeur à l’Université Paris Nanterre

Droit des étrangers, Karine Parrot, Professeure à l’Université de Cergy

Droit des réseaux de communication, Félix Tréguer, chercheur associé au Centre Internet et Société du CNRS

Passeur :

  • Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme

14h50-16h10 : Raison d’État et internationalisation du droit : les contre-dynamiques à l’œuvre

Atteintes à la dignité humaine, Emanuela Fronza, professeure à l’Université de Bologne

Criminalité économique, Stefano Manacorda, professeur à l’Université de Campanie

Passeur :

  • Nicolas Guillou, juge à la Cour pénale internationale

16h30-17h45 : L’hypothèse d’une raison d’État européenne

Perspective intra-européenne : Juliette Tricot, maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre

Perspective extra-européenne : Francesca Bignami, professeure à l’Université Georges Washington

Passeurs :

  • Geneviève Giudicelli-Delage, professeure émérite à l’Université Paris 1
  • Carlo Sotis, professeur à l’Université de Tuscia

17h45 : Mots de clôture

Bernard Stirn, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences morales et politiques (verbatim)

Verbatims des intervenants

Propos d’ouverture par Pierre-Michel Menger

Propos de conclusion de Bernard Stirn

Déplacement de SAR le Prince El Hassan Bin Talal de Jordanie, associé étranger de l’Académie

Le Secrétaire perpétuel Bernard Stirn et le vice-président Jean-David Levitte ont accueilli au Palais le 23 mai dernier SAR le Prince El Hassan Bin Talal de Jordanie, associé étranger de notre Académie, en présence de l’ambassadrice du royaume hachémite son excellence Leena Al-Hadid. Ils ont notamment pu aborder sa vision de la coalition des bienveillants.

Le conservateur des bibliothèques de l’Institut de France Yann Sordet a sorti pour l’occasion deux pièces extraordinaires des archives :  la première traduction du Coran en Latin datant du XVème siècle, ainsi qu’un recueil des premières photos de Petra et du royaume de Jordanie.