La cérémonie de remise du Prix Théodule Ribot s’est déroulée sous la présidence d’Olivier Houdé, membre de l’Académie, dans la Grande salle des séances du Palais de l’Institut. Ce n’était que logique, car, ainsi que l’académicien l’a rappelé dans son allocution, Théodule Ribot était lui-même membre de l’Académie des sciences morales et politiques, où il avait été élu en 1899 dans la section Philosophie. C’est le principal fondateur de la psychologie scientifique française qui, dans Les maladies de la mémoire (1881), a théorisé la célèbre « loi de Ribot » selon laquelle les souvenirs anciens sont plus résistants aux effets du vieillissement et aux effets de diverses pathologies que les souvenirs récents. Il a également dirigé d’importants traités sur l’attention et la logique des émotions et des sentiments.
Ce Prix, dont c’est la première édition, est remis par le Comité National Français de Psychologie Scientifique (CNFPS) en partenariat avec la revue Cerveau et Psycho, à une jeune chercheuse ou à un jeune chercheur en psychologie dont les travaux ont permis des avancées significatives sur le plan théorique ou des applications, et ont bénéficié d’une reconnaissance internationale.
Pour cette édition, parmi les 14 candidatures reçues, le jury a décerné le Prix Théodule Ribot à Monsieur Thomas Hinault, chercheur à l’UMR 1077 Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine (INSERM-EPHE-UNICAEN), pour ses travaux sur l’impact du vieillissement sur les stratégies de contrôle cognitif.
Psychologue spécialisé en neuropsychologie, Thomas Hinault a soutenu une thèse de psychologie cognitive à Aix-Marseille Université sous la direction du Professeur Patrick Lemaire, dans laquelle il étudie l’effet du vieillissement sur les stratégies de contrôle des interférences attentionnelles, fortement associées à la préservation ou au déclin de la cognition avec l’âge. Après deux contrats postdoctoraux à l’Université McGill de Montréal (Canada) et à l’Université Johns Hopkins de Baltimore (États-Unis), il a rejoint en 2019 l’unité NIMH, « Neuropsychologie et Imaginerie de la Mémoire Humaine » à l’Université de Caen. Ses travaux actuels portent sur les différences entre individus au cours du vieillissement : tandis que certaines personnes présentent un relatif maintien des fonctions cognitives, d’autres présentent des déficits et peuvent être à risque de présenter un vieillissement pathologique. Selon Thomas Hinault, préciser ces changements nécessite l’utilisation de méthodes permettant de distinguer finement dans le cerveau, grâce aux technologies d’imagerie, les processus cognitifs préservés et ceux présentant un déclin de leur efficacité, ainsi que les différentes trajectoires neurocognitives entre individus avec l’avancée en âge.
Au cours de la cérémonie, devant un auditoire restreint aux représentants du CNFPS et de Cerveau & Psycho, de la Société française de Psychologie (SFP), de la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie, de l’INSERM et du CNRS, Thomas Hinault a fait un exposé présentant ses recherches : Préciser et infléchir les trajectoires cognitives au cours du vieillissement.
La remise du Prix a été suivie d’une séance de photographies.
Ce prix biennal créé en 1977 est décerné « à l’auteur d’un ouvrage juridique de valeur ou à l’auteur d’une action ou d’une œuvre civique méritoire ».
Le jury
Le jury est composé des membres de la section Législation, Droit public et Jurisprudence.
Les lauréats
2019 – Benjamin Lloret pour sa thèse, La protection internationale des minorités. Le regard de la doctrine française de l’entre-deux-guerres, soutenue le 18 mai 2018 à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas.
2017 – Olivier Jouanjan pour son ouvrage Justifier l’injustifiable. L’ordre du discours juridique nazi, Paris (PUF), 2017.
2015 – Athanasia Petropoulou pour son ouvrage Liberté et sécurité. Les mesures antiterroristes et la Cour européenne des Droits de l’Homme, Paris (Pedone), 2014.
2013 – Michel Troper et Dominique Chagnollaud (sous la direction de), Traité international de droit constitutionnel. Théorie de la Constitution, Paris (Dalloz), 2012, 3 tomes.
2011 – Brunessen Bertrand, pour sa thèse de doctorat Le juge de l’Union européenne, juge administratif, soutenue le 19 juin 2010 (Paris II).
2009 – prix non attribué.
2007 – François Givord, Claude Giverdon et Pierre Capoulade pour leur ouvrage La copropriété, Paris (Dalloz), 2006.
2005 – Béhibro K. Guy Claude Kouakou pour sa thèse de doctorat en droit Le contentieux de la fonction publique internationale. Contribution à l’étude du régime juridique des commissions de recours et d’appel de l’agence intergouvernementale de la francophonie, soutenue le 15 juin 2004 à l’Université René Descartes-Paris V.
2003 – Claire Bouglé – Le Roux, pour sa thèse de doctorat La cour de cassation et le code pénal de 1810. Le principe de légalité à l’épreuve de la jurisprudence (1811 – 1863), soutenue le 5 janvier 2002 à l’Université de Rennes-I
2001 – Roger -A. Lhombreaud, Mémoires et destin , fin d’une adolescence en temps de guerre, Paris (XXIe siècle – Gutenberg), 2000.
1999 – Matthieu Reeb pour l’édition du Recueil des sentences du Tribunal arbitral du sport, Berne (Stæmpfli), 1998.
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