
Rémi BRAGUE a déposé l’ouvrage suivant en séance du 3 février 2025 :
Culture du vide et Zone et châtiment de Théodore Dalrymple (Editions Carmin, 2024)


Rémi BRAGUE a déposé l’ouvrage suivant en séance du 6 mai 2024 :
Le Commencement de l’Histoire. Réflexions hier et aujourd’hui : Russie-Ukraine-Europe centrale de Jaime Antúnez Aldunate (s.l., Les Acteurs du Savoir, 2024, 276p.)
Je dépose sur le bureau de l’Académie l’ouvrage de M. Jaime Antúnez Aldunate. M. Antúnez est le président (nous dirions « secrétaire perpétuel ») de notre jumelle, l’Académie des Sciences sociales, morales et politiques du Chili.
Rémi Brague
La première version du livre, en espagnol, date de 1992. Il est ici réédité dans une traduction française due à l’auteur lui-même. 1992 fut aussi la date de publication du livre de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire, après son article retentissant de 1989. Le titre de M. Antúnez constitue donc le contrepied exact de celui de Fukuyama.
Le livre a donc plus de trente ans d’âge. Il a été réédité au Chili en 2022. L’auteur l’a actualisé par une introduction (p. 15-23), un épilogue (p. 237-242) et, dans le corps du texte, par quelques va-et vient entre 1992 et aujourd’hui (pp. 71, 74, 80, 159). Il y fait le bilan de ce qui reste juste et des espoirs déçus.
L’auteur a effectué en 1990 et 1991 une série de reportages pour la revue chilienne El Mercurio. Il livre donc sorte de journal de voyage dans l’Europe dite de l’Est, juste au moment où, si je puis jouer sur les mots, elle fut désorientée par la chute de l’empire soviétique et se mit à la recherche d’une nouvelle orientation.
Après un premier chapitre introductif, le voyage commence par la Pologne (ch. II-IV, p. 35-55). L’auteur s’attarde sur la Russie, à laquelle sont consacrés pas moins de neuf chapitres (ch. V-XIII, p. 57-169), soit la moitié du volume. Il passe plus brièvement par l’Ukraine (p. 171-183), par la République Tchèque (185-201), puis rapidement par la Hongrie (201-208). Restent en dehors du tableau les pays des Balkans.
La question directrice est celle de l’identité culturelle et religieuse des pays fraîchement libérés de l’idéologie léniniste et menacés de se contenter d’un modèle purement consumériste.
Outre les impressions personnelles du voyageur, l’ouvrage est riche de citations, parfois des conversations privées. Elles donnent la parole aux interlocuteurs, lesquels sont souvent des personnalités qui ont laissé un nom dans l’histoire, comme Vaclav Havel, mais aussi des gens moins connus, mais au moins aussi importants par leur influence. Le livre s’achève sur une longue et profonde conversation (24 pages) avec le philosophe polonais Stanislaw Grygiel (212-235).
Le livre s’ouvre par une préface de notre consœur Chantal Delsol et se clôt par une postface du philosophe Henri Hude. Ces deux textes, respectivement de 8 et de 21 pages et très substantiels, ne sont pas ce que le livre a de moins intéressant.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.